M. Gunthert vient de s’exprimer récemment sur la photographie d’Aden et je profite de cette petite actualité rimbaldienne pour intervenir dans cette discussion. Une nouvelle fois on parle encore de l’inexplicable erreur de datation que M. Gunther a faite concernant la date d’apparition du procédé par le gélatino bromure d’argent. M. Gunthert ayant dit que la décennie 1880-1890 était « très précisément coupée en deux » par l’introduction d’une nouvelle technologie, le gélatino-bromure d’argent ou plaque sèche. Inexplicable,car elle est en parfaite contradiction avec la thèse même que l’auteur à mise en ligne et qui précise qu’ « A partir de 1879, le procédé au gélatino bromure d’argent connaît une extension rapide de sa diffusion en France, d’abord auprès des photographes amateurs, notamment en région,mais aussi des professionnel… » Neanmoins, M. Gunthert conteste les références que j’ai données qui précisent que le procédé est vulgarisé dès 1879 . Alors pour en finir, je l'espère, avec cette question, j’ai mis en ligne deux pages du bulletin de la Société française de photographie de septembre 1879 qui prouve de manière indubitable que le procédé est vulgarisé complètement à cette époque- il suffit de lire. J’ajoute que la probabilité de voir un voyageur ou un explorateur à Aden, connaissant ce procédé est d’autant plus grande que cette ville était sous domination britannique et que le gélatino-bromure s’est rependu initialement en Angleterre. De plus, la présence attestée de deux photographes professionnels fréquentant l’Hôtel de l’Univers rend l’hypothèse Revoil encore plus hypothétique.
Dutrieux/Photographie Thierry Selva/ DR |
Tombe de Dutrieux à Tournai/Photographie Thierry Selva /Droits réservés |
La sculpture ressemble à la photographie que nous connaissons. Alors, on est peut-être en droit de penser que ceux qui ont fait élever ce monument n'auraient pas choisi un portrait qui ne lui ressemblait pas. La photographie aurait donc quelques raisons d'être authentique.
Je précise, en outre, qu'il existe à la Bibliothèque de Bruxelles une lithographie de Dutrieux qui s'inspire exactement de la photo de la société de géographie mais je n'ai pas l'autorisation de la publier.
M. Gunthert a écrit récemment :
"Le problème n'est effectivement plus l'emploi du temps de Dutrieux. Je l'ai déjà écrit en commentaire de mon dernier billet: l'analyse de Bienvenu sur le courrier du 18 février 1881 me paraît à la réflexion tout à fait convaincante. Reste à vérifier que l'individu sur la photo de la Société de géographie est bien Dutrieux (nous avons déjà vu des cas d'attribution erronée, et l'identification ne se base pour l'instant que sur un seul portrait). Dès lors que nous aurons cette confirmation, il n'y aura plus de raison sérieuse pour soutenir l'hypothèse Rimbaud."
M. Gunthert se rangera-t-il à nouveau à mes raisons ? Va-t-il considérer qu'il n'y a plus de raison sérieuse de soutenir l'hypothèse Rimbaud ? Il est permis d'en douter.
C'est très aimable de prendre la peine de vous attarder sur mes interrogations. Je n'espère plus amener les rimbaldiens à la raison sur ma prétendue "erreur de datation", alors que je ne faisais que prendre, comme je l'ai expliqué déjà maintes fois, le point de repère chronologique de la vulgarisation effective du procédé, dont je vous confirme qu'il diffère des indications publiées, pour des raisons que j'ai expliqué au long dans ma thèse.
RépondreSupprimerHeureusement, tout ceci n'a plus guère d'importance, puisque votre complément d'enquête met effectivement un terme à la question de l'identification de Dutrieux. Certes, le bas-relief semble bien avoir été exécuté d'après la photographie connue, dont il ne serait donc qu'une variante, mais le monument funéraire est évidemment une preuve ...en béton! Je vous tire mon chapeau et vous adresse mes félicitations pour avoir éclairci le mystère de la photo d'Aden. Pourquoi en douter? Est-ce en fonction de votre conception un peu particulière du dialogue intellectuel que vous m'avez rangé à jamais dans la case de vos adversaires irréductibles? Détrompez-vous. Dans ce débat, je ne me suis jamais prononcé qu'en fonction des arguments qui me paraissaient les plus fiables. Votre Dutrieux est désormais une preuve des plus solides. Tous les intervenants de ce débat vous doivent des remerciements. La véritable analyse de l'icône Rimbaud peut maintenant commencer.
Merci pour cette réponse rapide et qui vous honore. Compte tenu de votre fonction et du rôle important que vous avez joué dans cette affaire, je me permets de mettre votre réponse sous forme d’article afin qu’elle soit plus facilement lisible.
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