Une
fois de plus, il faut rendre hommage au site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France. L’Écho de Paris en ligne permet de fixer
un instant de la connaissance rimbaldienne. À la fin de l’année 1891 sont évoquées successivement dans ce journal les deux lettres du Voyant. Dans L'Écho de Paris du 13 novembre 1891, était publié, pour la première fois, un important extrait de la lettre envoyée par Rimbaud à Demeny le 15 mai 1871. Darzens, qui possédait le manuscrit de cette fameuse lettre, avait confié pour le journal ce qui est appelé dans l'article « un fragment de prose inédite ». La
fameuse expression « Je est un autre » y est donnée pour la première
fois, mais la lettre est tronquée en coupant une phrase et il aurait suffit de
peu pour que la théorie du voyant y fut
énoncée. Le mois suivant, dans L'Écho de Paris du 26 décembre, Georges Izambard évoquait la lettre
du 13 mai 1871 qu’il avait reçue, mais qu’il
n’avait pas encore retrouvée à cette époque. Il s’en souvenait néanmoins 20 ans
après, car il y a tout lieu de croire que c’était un mauvais souvenir pour le
professeur de Rimbaud (voir à ce sujet l’article sur la mystification concernant une lettre d’Izambard). Dans son livre Rimbaud tel que je l’ai connu Izambard précisait par la suite, que
son article avait été censuré par Lepelletier, responsable du journal pour les
questions littéraires. Il soulignait que
le biographe et ami de Verlaine n’aimait pas Rimbaud, ce qui est bien connu.
Peut-être avait-il aussi fait fonctionner ses ciseaux pour l’extrait de la
lettre du Voyant publié le 13 novembre. Pour la publication intégrale des deux
lettres il faudra attendre 1912 pour
celle envoyée à Demeny et 1928 pour qu' Izambard publie enfin la sienne !
Prochain article : Le manuscrit et la mystification
Ce Darzens n'a pas attendu longtemps après la mort du petit bonhomme pour communiquer son document.
RépondreSupprimerSans commentaire.
En effet, mais il ne savait pas encore que Rimbaud était mort.
RépondreSupprimerEn est-il de même pour l'article de Georges Izambard ?
RépondreSupprimerDans l'affirmative, la collusion des dates serait doublement troublante.
Izambard connaît la mort de Rimbaud puisqu'il annonce son décès à Marseille dans son article. Quand bien même il ne le saurait pas je ne vois rien de troublant à ce sujet. Je vous remercie pour vos messages. Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.
RépondreSupprimerDarzens cite déjà une phrase de la lettre du 15 mai dans son aticle de la Revue indépendante de janvier-février 1889.
RépondreSupprimerGP
En effet, Darzens cite me semble-t-il le moment où Rimbaud parle de Baudelaire. Darzens cite "le roi des poètes, UN VRAI DIEU".Ce qui est à peu près l'expression de Rimbaud. Il faudrait vérifier ( l'article est en ligne sur Gallica)si Darzens cite d'autres passages de la lettre. Je vous laisse ce soin.
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