vendredi 28 février 2014

(Brève de vacances) Un trait en trop, par Jacques Bienvenu

Planche III du livre de Bernoville


Gaëtan Bernoville, dans son livre : L’Épopée missionnaire d’Éthiopie, Monseigneur Jarosseau et la Mission des Gallas, évoque l’évêque Mgr Taurin que Rimbaud avait connu à Harar en 1881. L’auteur de ce livre précise : « Au long de ce récit, je l’appellerai, comme on fait communément, Mgr Taurin, bien que ce soit là son prénom, son nom de famille étant Cahagne. » C’est donc à tort que la quasi-totalité des éditeurs et biographes de Rimbaud écrivent : Taurin-Cahagne avec un trait d'union. Il faut donc écrire : Taurin Cahagne. Rimbaud écrivait Mgr Taurin. Il est vrai que Taurin n’est pas un prénom très courant. Il ne semble pas être revenu à la mode.


samedi 1 février 2014

Les mystères d'une écriture, deuxième partie, par Jacques Bienvenu

Voici à présent la solution définitive concernant l’écriture mystérieuse du manuscrit de La Grâce. Comme je l’ai expliqué dans la première partie de cet article, nous étions convaincus Yves Jacq et moi qu’une autre main que celle de Verlaine avait copié le poème. J’ai exposé tous nos arguments à ce moment de l’enquête. Mais Yves Jacq m’a donné assez rapidement, par la suite, un argument  décisif qui prouvait en réalité qu’il s’agissait bien de l’écriture de Verlaine ! Il me faisait remarquer qu’à la page 38 du manuscrit de Cellulairement reproduit dans l’édition NRF, Poésie/ Gallimard (poème Via dolorosa), le « Jésus » du dernier vers est le frère jumeau du « Jésus » du dernier vers de la page 46 de La Grâce. Les deux mots se superposent parfaitement. De mon côté les vérifications que j’ai faites à la Bibliothèque Doucet montraient qu’au recto d’une lettre, Verlaine avait écrit un poème en écriture scripte, mais qu’au verso il avait écrit un post-scriptum dans son écriture habituelle. Le doute n’était donc plus permis. C’était une belle leçon de philologie ! Il n’en reste pas moins que cette fameuse écriture scripte reste malgré tout un mystère. Ce n’est pas évident du tout d’écrire un long poème de cette manière. Faites l’expérience ! D’autre part, et sauf information contraire il semble que cette écriture n’ait été pratiquée par Verlaine qu’en prison. C’est étrange. Par ailleurs, il faudra tenter de donner une explication du mot à la rime « dia reste ». J’avoue que je n’ai pas de réponse. La question, je crois, méritait d’être posée. Je remercie ceux qui ont participé à la discussion. On peut voir celle-ci sur la première partie de l’article, réactualisée.
Une excellente reproduction du manuscrit complet de La Grâce a été donnée dans Verlaine emprisonné coédité par le Musée des Lettres et Manuscrits et les éditions Gallimard (pages 33-35).