jeudi 31 décembre 2015

Les vœux de Rimbaud


Illustration du sonnet Voyelles de Rimbaud par Max-Henri de Larminat. DR.
                                             

mardi 29 décembre 2015

lundi 28 décembre 2015

samedi 26 décembre 2015

Le nouveau portrait de Rimbaud annoncé par notre blog est arrivé !

Un article en ligne de Paris Match révèle un nouveau portrait de Rimbaud.On avait bien besoin de rire : c'est fait, c'est même hilarant. Je donnerai quelques commentaires.

lundi 14 décembre 2015

Rimbaud, élève d'une institution célèbre, par Jacques Bienvenu

Auguste Perdonnet. Source : BNF

Le premier août 1864, Auguste Perdonnet, directeur de l’Ecole centrale des Arts et manufactures venait pour présider la distribution des prix de l'Institution Rossat. Celle-ci avait été remarquée par le ministre Victor Duruy pour ses innovations pédagogiques. Cette visite eut lieu en présence de Rimbaud qui était, comme on le sait, élève de l'institution à cette époque. Il avait dix ans. Le lendemain, l'illustre Perdonnet fit à Charleville une conférence qui ne passa pas inaperçue (voir ci-dessous). Un article, non répertorié à ce jour, le signale : L'institution classico-professionnelle  de M. Rossat de Charleville publié le 24 septembre 1864 dans La Célébrité (organe officiel de l'Institut polytechnique universel).


Source :  BNF


Voici deux extraits de cet article :






Malgré tous ces honneurs Madame Rimbaud enlèvera  ses deux garçons de l'Institution Rossat pour les inscrire  au collège de Charleville en mai 1865. Ce départ en cours d'année scolaire n'est pas élucidé.

lundi 7 décembre 2015

Informations : entretien et iconographie rimbaldiennes


En préparation : entretien avec Yoshikazu Nakaji

iconographie : On  allait dévoiler  des photographies de Rimbaud courant novembre, mais les experts en communication médiatique qui devaient faire cette révélation ont déplacé ce "scoop" à cause d'une actualité tragique. Nous ne manquerons pas de donner bientôt des précisions à nos lecteurs sur ce petit évènement.

jeudi 3 décembre 2015

Une lettre de Frédéric Rimbaud


Dans la vente Ader du 26 novembre 2015, on trouve pour le lot 194 une lettre de Vitalie Rimbaud ( mère d'Arthur) :

L.A.S. «Rimbaud», Attigny 28 août 1900, à l'administrateur du Sagittaire [F.-A. Cazals]; 1 page in-12, adresse (carte-lettre).
Elle demande que lui soit envoyé « le N°3 du Sagittaire, contenant un article signé E. Delahaye » et joint 40 centimes en timbres-poste.

La lettre est signée Rimbaud et non V Rimbaud. Par ailleurs, il semble étonnant que la mère de Rimbaud se soit intéressée à une publication concernant les travaux littéraires de son fils. En réalité il s'agit d'une lettre de Frédéric Rimbaud ( frère du poète ) comme le montrent nettement les autographes connus de Frédéric et de Vitalie  Rimbaud. On sait, de plus, que Frédéric Rimbaud était voiturier à Attigny. 

L'article en question du Sagittaire, n°3, août 1900, reproduisait une Étude sur Arthur Rimbaud par Ernest Delahaye intitulé : « Alchimie du verbe ».

JB

lundi 30 novembre 2015

Malignement entre Verlaine et Rimbaud, par Jacques Bienvenu

Le samedi 15 mars 1913 Stefan Zweig achetait à Paris chez le libraire Charavay le manuscrit des Fêtes galantes qu'il cherchait depuis des années.Ce manuscrit de Verlaine se trouve depuis le 20 août 1881 à la British Library. 

Le n°131 du catalogue de l'exposition Verlaine de Mons reproduit le folio 20 de L'Amour par terre d'un autre manuscrit des Fêtes galantes qui a servi pour l'édition originale, Lemerre,1869. Le folio 20 du manuscrit Zweig de L'Amour par terre est conforme à une publication de ce poème dans la revue l'Artiste en mars 1869. Le vers 3 était dans cette revue :

« Souriait en bandant cruellement son arc, »

Version de l'Artiste

Tandis que Verlaine changeait cruellement en malignement pour l'édition Lemerre, et le vers 3 de L'Amour par terre devenait :

« Souriait en bandant malignement son arc, »

Version Lemerre

On sait que le poème Trois baisers de Rimbaud a été imprimé  dans La Charge du 13 août 1870. On découvre dans ce poème érotique l'adverbe malignement au quatrième vers :

Elle était fort déshabillée,
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malignement, tout près, tout près.

Reproduit dans Passion Rimbaud
de Claude Jeancolas


L' adverbe malignement était peu usité dans un poème et nous pensons que cette coïncidence est trop surprenante pour n'être pas dû au hasard. 

Examinons la lettre de Rimbaud à Izambard du 25 août 1870 écrite à Charleville. C'est visiblement la première lettre que l'auteur des Trois baisers envoie à son professeur parti de Charleville, le 24 juillet, pour Douai. Rimbaud  lui parle assez longuement de ses lectures, se plaint  de ne pas avoir de livres nouveaux. Or, c'est précisément dans cette lettre qu'il évoque les Fêtes galantes. Il en donne un commentaire à la fin de sa lettre, ce qui semble indiquer toute son importance :

« J'ai les Fêtes galantes de Paul Verlaine, un joli in-12 écu. C'est fort bizarre, très drôle ; mais vraiment c'est adorable. »

Il lui conseille de lire La Bonne Chanson qui était annoncée dans La Charge du 30 juillet de cette façon : « Nous recommandons vivement à nos lecteurs un charmant volume de poésies intitulé La Bonne Chanson ( éditeur Alphone Lemerre, 47 passage Choiseul ), de notre ami Paul Verlaine. Il nous est inutile de faire l'éloge de l'auteur, déjà si connu, des Poèmes saturniens et des Fêtes galantes ». Il ne signale pas la publication de son article ce qui donne à penser qu'il ne voulait pas le faire savoir à son professeur.Peu importe la manière dont Rimbaud s'est procuré Les Fêtes galantes, par Auguste Bretagne ou un autre, l'important est que la lecture de ce livre a pu lui inspirer Trois baisers, d'autant plus qu'il s'agit d'une scène galante particulièrement érotique. Le sens grivois de « bandant malignement son arc » n'avait pu lui échapper, car il avait lu Verlaine avec la plus grande attention.

Cette hypothèse, si elle est juste, modifie la chronologie des deux versions manuscrites de Trois baisers. Ces versions comportent le mot malinement interprété comme ardennisme pour malignement.

Si on admet que la version imprimée est la première, il faut reculer le don du manuscrit Izambard   en septembre 1870 à Douai et rien ne s'y oppose . On sait que l'autre version, Première soirée a été confiée à Demeny en octobre. On retrouve aussi malinement dans le poème de Rimbaud  La Maline  d'octobre 1870, qui est  aussi l'un des rares poèmes érotiques de Rimbaud. À cela il faut ajouter la présence de malignement, des années après, dans un poème en prose des Illuminations : Soir historique.

Ainsi, l'influence de Verlaine sur Rimbaud a peut-être été plus ancienne qu'on ne l'a dit, dès l'été 1870. On connaît la suite.


samedi 28 novembre 2015

vendredi 27 novembre 2015

Hommage

Sublime interprétation  par Nolwenn Leroy, Yael Naim et Camélia Jordana de "Quand on n'a que l'amour" de Jacques Brel, ce jour aux Invalides.

mardi 17 novembre 2015

Importance de l'iconographie



Verlaine en 1868 par Bazille, Dallas Muséum of Art. DR


Le regretté Alain Buisine écrivait en avant-propos à sa biographie de Verlaine (Verlaine, Histoire d'un corps, Tallendier, 1995) :

Sans nul doute cette biographie du Pauvre Lelian n'aurait pas du tout eu la même tonalité si je n'avais pas vu le Portrait de Paul Verlaine en troubadour, à l'occasion de l'exposition Frédéric Bazille organisée en 1992 par le musée Fabre de Montpellier.Tout se passe en effet comme si aux yeux de la postérité Arthur Rimbaud et Paul Verlaine s'étaient une fois pour toutes réparti les rôles : la beauté et la flamboyante gloire de la consumation solaire en Afrique pour Rimbaud, la laideur et le glauque engloutissement septentrional dans les brumes du tabac et les vapeurs de l'alcool pour Verlaine qu'en somme on imagine toujours ravagé et déchu.

Tout récemment, Bernard Bousemanne a découvert une photographie de Verlaine (vers 1866) qui confirme ce que disait Alain Buisine du portrait de Verlaine jeune. On peut l'admirer à l'exposition Verlaine de Mons. On peut le voir aussi sur le site de la Bibliothèque Royale de Belgique qui précise l'histoire de cette découverte.

samedi 7 novembre 2015

Le secret de la maison Losseau à Mons, par Jacques Bienvenu



Léon Losseau (1869-1949) est connu des rimbaldiens pour avoir retrouvé en 1901 un grand nombre d'exemplaires d'Une saison en enfer imprimés en 1873 par J. Poot, directeur de l'Alliance typographique, 37 rue au choux à Bruxelles. Pour être précis il en acheta 425 après avoir éliminé ceux qui étaient détériorés. C'était un évènement très important car Paterne Berrichon avait affirmé que Rimbaud avait détruit la totalité des ouvrages de son chef-d'oeuvre après en avoir donné quelques exemplaires à des amis. Il faudra cependant attendre 1916 pour que la légende de la destruction par Rimbaud des exemplaires d'Une saison en enfer soit raconté par Léon Losseau dans une petite brochure de 18 pages (voir notre illustration ci dessus).

Léon Losseau, portrait. Source: Institut du patrimoine wallon, carnet 129

Que sont devenus les exemplaires d'Une saison en enfer retrouvés par Losseau ? On sait qu'il en avait offert quelques uns à des poètes et écrivains, notamment Émile Verhaeren et Stephan Zweig. Peut-être en a-t-il offert ou vendu d'autres après la guerre. En reste-t-il encore ?

Je suis en mesure de révéler ce secret. 

La Maison Losseau, 37 rue de Nimy  à Mons est la  résidence où habita Léon Losseau jusqu'à sa mort en 1949. Il la légua par testament à la ville de Mons. Dans ce bel hôtel particulier il existe aujourd'hui un coffre qui contient des fameux exemplaires d'Une saison en enfer découverts en 1901. Ils sont soigneusement protégés et inaccessibles. Combien en reste-t-il ? 
C'est un secret que je ne peux divulguer…  

Porte d'entrée de la maison Losseau. Photo Jacques Bienvenu, 5 novembre 2015
                                            
Intérieur de la Maison Losseau. Photo Jacques Bienvenu, 5 novembre 2015

vendredi 30 octobre 2015

Information concernant l'agression commise pendant la conférence "Le mystère des visages de Rimbaud"

Mon agresseur, lors de ma conférence du 20 octobre à Charleville Le mystère des visages de Rimbaud est Patrick Taliercio. Il est le  découvreur, en 2008, de l'article  de Rimbaud Le Rêve de Bismarck publié dans  le Progrès des Ardennes du 25 novembre 1870. Ce numéro a été vendu au musée Rimbaud en 2013. Patrick Taliercio a été formellement reconnu et le journal L'Union l'a révélé récemment. J'ignore la raison de cette agression. J'observe qu'elle avait pour but de me déstabiliser et  sur ce point elle a échoué. Néanmoins, Patrick Talliercio a donné à la presse l'occasion de me présenter sous un visage caricatural. Par ailleurs, si on ne l'avait pas reconnu, il laissait croire que d'autres auraient pu accomplir son geste. J'envisageai un moment de ne pas alimenter le débat sur ce terrain dont une certaine presse est friande, mais pour les raisons que je viens d'indiquer il me semble important de donner moi-même cette information.

Mise à jour du 1er novembre 2015 
J'indique les liens vers deux articles du blog écrits après la vente du numéro. L'un est rajouté dans  le corps de cet article et l'autre est intitulé Rimbaud patriote ?

mercredi 28 octobre 2015

vidéo et compte rendu de la conférence : "Le mystère des visages de Rimbaud", par Jacques Bienvenu


On peut voir un excellent reportage vidéo sur la conférence du 20 octobre intitulé Le mystère des visages de Rimbaud diffusé sur Ardennes TV

Il a été réalisé par Laetitia Champenois-Kriennevalt, journaliste indépendante au KLC Studio.
contact :  klcstudio@orange.fr

Cette conférence donnait notamment l'information inédite suivante : les deux portraits de l'indivision Paul Claudel ont été acquis par la BNF.

Cette bonne nouvelle nous a été apportée par Thomas Cazentre, Conservateur en charge de la photographie du XIXe siècle au  département des Estampes et de la Photographie à la Bibliothèque nationale de France. Qu'il en soit vivement remercié.

La vente s'est effectuée sans tapage médiatique et sans intermédiaire, ce qui a évité les enchères d'une salle de vente.

Je reproduis ici les photographies que j'ai prises, le 13 juin 2014, au siège de l'Indivision Claudel que J'avais contacté dans ce but dès 2011. Les photographies n'étaient pas accessibles à cette époque et on me demanda de patienter. Mais je négligeais de reprendre contact et elles ont été publiées avant moi par Jacques Desse en mai 2014.

Rimbaud par Carjat. Ancienne collection Claudel.
Photo J Bienvenu.DR.

Verso de la photographie de Rimbaud par  Carjat.
Ancienne collection Claudel. Photo Jacques Bienvenu. DR.

Il s'agit  d'un tirage original d'un portrait de Rimbaud par Carjat.


Reproduction photographique du portrait de Rimbaud par Carjat.
Ancienne collection Claudel. Photo Jacques Bienvenu. DR. 
Ci dessus on voit  une seconde photographie du tirage original de la photographie de Rimbaud la plus connue. Cette photographie avait été prise par Claudel avant de renvoyer  l'original que lui avait transmis Berrichon. Le bas de la photographie montre bien la mention "Etienne Carjat". 

Ces deux photographies Carjat constituent la nouvelle référence pour les deux portraits de Rimbaud par Carjat.

Carjat Claudel BNF                              Carjat Gide Musée Rimbaud                   Carjat  Musée Rimbaud

Verso de la photographie Carjat Gide. Musée Rimbaud
                                           

La photographie que j'avais retrouvée et qui fut offerte en 2012 par la Fondation Catherine Gide  semble la plus fidèle à  l'original. La photographie sépia acquise en 1995 par le musée Rimbaud est certes plus ancienne, mais on remarque que la manche droite de Rimbaud est coupée et on observe une tache au dessus de l'épaule droite ainsi qu'un point noir sur le sourcil droit. Par ailleurs son origine supposée (elle aurait appartenu à Jean Cocteau) n'a pas la même valeur que confère l'attestation  d'Isabelle Rimbaud à l'autre photographie. Mais cela n'a pas une grande importance puisque ces deux photographies sont au Musée Rimbaud. 

Rimbaud blessé par Jef Rosman. Musée Rimbaud.


J'ai pu par ailleurs, lors de ma conférence, donner une information importante concernant le portrait de Rimbaud par Jef Rosman. Il s'agit d'un rapport du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France. Il a été réalisé suite à mon article intitulé : Le portrait de Rimbaud par Jef Rosman est-il authentique ? qui est cité et référencé. C'est un rapport extrêmement sérieux de onze pages. Il précise  que des échantillons de peinture du tableau  ont été analysés avec les méthodes les plus modernes.

La conclusion indique qu'aucun pigment anachronique n'a été identifié pour un tableau dont la date présumée est 1873. En d'autres termes, aucun pigment utilisé seulement à partir du XXe siècle n'a été trouvé dans ce portrait, ce qui aurait prouvé qu'il s'agissait d'un faux. Néanmoins ce rapport ne montre pas de manière décisive que le portrait a été réalisé en 1873.

J'ai aussi exposé pendant la conférence mon point de vue sur la photographie d'Aden  en détaillant tous les jalons de cette affaire. Je pense qu'il n'est pas utile d'y revenir. La photographie sera probablement à nouveau diffusée mais sa crédibilité est inexistante.

J'ai insisté dans ma conférence sur le côté très positif de cette polémique. Au  bout de cinq ans quatre photographies exceptionnelles sont  à la disposition du public. Deux sont à la BNF et deux autres au musée Rimbaud. Sans l'émulation soulevée par cette polémique, des recherches sans précédent dans l'iconographie rimbaldienne n'auraient probablement jamais eu lieu.

vendredi 23 octobre 2015

Verlaine cellule 252



La remarquable exposition Verlaine a été inaugurée à Mons le 17 octobre. 

                                                        Voir cette vidéo

mercredi 21 octobre 2015

Publié à Paris le 21 octobre

 Ce matin mon portrait se trouvait en troisième page de  L'Ardennais sous le titre : Rimbaldien de renom, Jacques Bienvenu entartré en pleine conférence.

Un individu a réussi à m'asperger de Chantilly après quarante minutes de conférence. Ce petit incident ajoute à ma gloire. Selon nos informations mon agresseur aurait disparu. On pense qu'il s'est enfui en Belgique.

Portrait de Jacques Bienvenu non retouché

Portrait de Jacques Bienvenu retouché à la chantilly

 La conférence s'est très bien passée devant une centaine de personnes étonnées de voir que l'incident m'avait amusé. Je ne commenterai pas l'article qui m'est consacré. Les vraies informations se trouvent sur ce blog. Surtout les plus importantes seront bientôt révélées. La conférence a été filmée entièrement et un reportage plus sérieux sera bientôt en ligne. 

mardi 20 octobre 2015

Publié à Charleville le 20 octobre


                         Jacques bienvenu présenté par Thibaut Canuti directeur de la médiathèque Voyelles

Un évènement inattendu n'a pas empêché l'excellent déroulement de la conférence.

mercredi 7 octobre 2015

Le mystère des visages de Rimbaud, par Jacques Bienvenu


Cette conférence coïncidera avec l'ouverture définitive du Musée Rimbaud fermé pour travaux  jusqu'au 19 octobre. Le 20 octobre est aussi  le jour de la naissance de Rimbaud.

Mise à jour n°1 du samedi 10 octobre 14H 28
Cette conférence portera sur les problèmes que posent les différentes images de Rimbaud : datation, ressemblance, origine, authenticité. Elle sera illustrée par de nombreuses photographies projetées sur écran. À cette occasion, des images inédites seront révélées au public.

                                Mise à jour n°2 du mercredi 14 octobre à 10H 59

Connaîtrons-nous jamais la vraie image de Rimbaud ? Telle est la question que je posais en juin 2010, dans un article du Magazine littéraire, deux mois après la révélation d'une photographie où je  contestais la présence  de Rimbaud sur le perron d'un Hôtel à Aden. Cet article a été utile car des problèmes importants de l'iconographie rimbaldienne ont été soulevés à cette occasion. Cinq ans après, je donnerai dans cette conférence de nouvelles informations sur les nombreuses  polémiques que l'image de Rimbaud a suscitées. L'enjeu est donc de faire le point sur ce qu'il est possible ou non de savoir aujourd'hui sur ce sujet passionnant.
                                         
                                   Mise à jour n°3 du Lundi 20 octobre 14 H

Des informations inédites très importantes et récentes seront révélées pendant la conférence. Ceci précise la précédente mise à jour.


jeudi 1 octobre 2015

Conférence à la médiathèque Voyelles le 20 Octobre, par Jacques Bienvenu


Conférence sur l'iconographie rimbaldienne à la médiathèque Voyelles à 18 h, le 20 Octobre 2015, par Jacques Bienvenu dans le cadre de la date anniversaire d'Arthur Rimbaud.

            Source : site de la ville de Charleville-Mézières

mercredi 30 septembre 2015

Rimbaud et Bruxelles

Le 23 septembre, dans le cadre des conférences Regards de France, André Guyaux a fait une communication à la Résidence sur le thème "Rimbaud et Bruxelles". Rimbaud : le vrai, le faux et l’indécidable...
La Résidence de France (demeure de l’Ambassadeur) est un ancien hôtel de maître dont la façade donne sur le boulevard du Régent cité par Rimbaud dans le poème Juillet.
L’hôtel particulier appartenait au Vicomte Charles de Spoelberch de Lovenjoul, passionné  de littérature française et très grand  collectionneur de livres et manuscrits. Le fonds Lovenjoul se trouve à l'Institut de France.

André Guyaux. DR.
             

Au premier plan, de gauche à droite, Jean-Baptiste Baronian et Marc Danval .DR.

DR
Présentation par André Guyaux de la seule lettre connue de Verlaine à sa mère, du 4 juillet 1873, lui demandant de le rejoindre à l'Hôtel Liégeois de Bruxelles. La conférence a donné lieu à des interventions, lors de la discussion, comme on le voit ici.



mercredi 9 septembre 2015

Jean Michel Djian et la photographie d'Aden, par Jacques Bienvenu


Cette année, Jean-Michel Djian, journaliste, écrivain et producteur à France Culture, s'est beaucoup intéressé à Rimbaud.

Il a commencé par réaliser un documentaire intitulé  Rimbaud, le roman de Harar. Ce documentaire a été présenté en avant-première à Paris le 17 avril 2015 et diffusé sur France 3  deux mois plus tard.
Cette été, il a animé une série d'émissions radiophoniques « Rimbaud en mille morceaux » de cinq fois deux heures sur France Culture. Enfin, un livre édité chez Grasset parachevait ces diffusions. Il était intitulé  Les Rimbaldolâtres

On s'attachera ici à une particularité commune à ces diverses interventions sur Rimbaud : la présentation par Jean-Michel Djian de La photographie d'Aden sur laquelle la présence de Rimbaud est très contestable.

Pour Jean-Michel Djian cette question est loin d'être anecdotique. Ainsi a-t-il déclaré dans une interview accordée, le 20 avril 2015, au journal L'Ardennais

«L'élément qui m'a poussé à réaliser le documentaire, c'est la découverte, en 2008, de cette photographie inédite. Ce n'est pas le même visage que celui qu'on observe sur le portrait de Carjat, ce qui permet de spéculer. »

En donnant l'année 2008 au lieu de l'année 2010 où cette photographie a été révélée, Jean-Michel Djian ne se trompe pas de date.Très informé, il se souvient que la photographie aurait été découverte deux ans avant d'être exhibée.

Le 6 mai, j'allais voir à Paris le film Rimbaud, le roman de Harar dans la seconde diffusion qui suivait l'avant-première et j'en donnais un compte rendu sur ce blog, dès le lendemain. J'observais dans le documentaire la fameuse photographie qui était présentée deux fois ainsi qu'une apparition furtive de Jacques Desse, le libraire qui a découvert la photo.

Peu après, sur le site de France Culture était présenté, sous la responsabilité de Jean-Michel Djian : Rimbaud, derrière l'image. On peut toujours y voir la photographie d'Aden :


On observe que la présence de Rimbaud est attestée sans restriction. Un habile montage identifie tous les personnages sauf le barbu de l'extrême gauche qui a été identifié sur ce blog, le 3 janvier 2011, et qui a été suivi par un article que j'ai publié dans Le Monde sur lequel je reviendrai. On note la collaboration  du libraire Jacques Desse pour la réalisation de ce montage.

Il convient de rappeler certains faits.

Il est attesté que Le docteur belge Pierre-Joseph Dutrieux a passé une quinzaine de jours à Aden en novembre avec l'explorateur Lucereau. Voici d'ailleurs un petit extrait d'une revue anti-esclavagiste anglaise à laquelle participait le docteur belge :


Le docteur Dutrieux était anti-esclavagiste et correspondant régulier de cette revue. L'article du supplément du 15 novembre 1881 de l'Anti Slavery Reporter reproduisait (p.48) en anglais une partie de la lettre de Dutrieux du 18 février 1881 écrite d' Alexandrie où il racontait sa rencontre à Aden avec Lucereau.

Il se trouve que la photographie de Dutrieux trouvée à la Bibliothèque Nationale correspond traits pour traits à celle de la photographie, comme on peut le voir sur ce montage  présenté dans mon article du Monde.fr du 8 février 2011 intitulé : « Deux explorateurs chassent Rimbaud de la photographie d'Aden » :

       
Or, la présence de Dutrieux et de Lucereau exclut celle de Rimbaud car ce dernier n'était pas encore arrivé à Aden en novembre 1879. On comprend que le montage de France Culture préparé avec la collaboration de Jacques Desse n'en fasse pas mention.

Après quelques péripéties où les tenants de la présence de Rimbaud tentèrent de montrer que Dutrieux pouvait être revenu à Aden, Reinhard Pabst, chroniqueur au Frankfurter Allgemeine Zeitung,  publiait dans ce journal ( À L'ouest d'Aden, 9 février 2011) une lettre de Dutrieux datée de Siout, 16 août 1880, qui réduisait à néant cette possibilité. Reinhard Pabst concluait : 

« Les défenseurs de l'audacieuse hypothèse Rimbaud sont maintenant dans le pétrin. Qu'ils puissent encore maintenir la photo prise devant l'Hôtel de l'Univers dans l'iconographie rimbaldienne semble plus incertaine que jamais. Et s'ils le font, comment procéderont-ils ? »

Nous connaissons la réponse à la question : elle est venue sous la forme d'un canular d'étudiant en médecine - Brice Poreau - prétendant avoir identifié Rimbaud par une méthode biométrique plus que douteuse et même en truquant grossièrement ses résultats. J'en ai donné la preuve et je crois qu'aucun scientifique sérieux (je pourrais en nommer) ne peut la mettre en doute. C'est à la faveur de cette « révélation » que la présence de Rimbaud sur la photographie (arrivant juste à temps pour Jean-Michel Djian), en avril 2015 (mais annoncée depuis juin 2013)  a pris un regain d'intérêt.

Observons au passage que, dans le volet 4 des entretiens radiophoniques, la question de la photographie d'Aden est discutée seulement  avec deux partisans de la présence de Rimbaud : Jacques Desse, bien sûr, et José-Marie Bel qui prononce cette phrase  : « il s'agit certainement d'Arthur Rimbaud  à 51% » qui se passe de commentaires.

Mais tout cela n'est rien ! Le meilleur est à venir.

Il se trouve dans la petite plaquette  Les Rimbaldolâtres  (voir p.27-32 et voir des extraits ici). Sans le préciser, Jean-Michel Djian  fait référence à la première partie d'un blog d'André Gunthert publié en mai 2010,  L'Atelier des icônes et à la partie intitulée : Rimbaud la photo infidèle à l'icône. André Gunthert, qui est historien de la photographie, avait commencé à soutenir la présence de Rimbaud sur le perron de l'hôtel de l'Univers à Aden avec des arguments concernant la technique du gélatino-bromure d'argent récente à cette époque pour la photographie.

Jean-Michel Djian, parmi les 80 réponses suscitées par cette première partie, choisit uniquement (réponse 25) celle de David Ducoffre, non nommé dans ce passage, qu'il cite longuement sur quatre pages, en ajoutant toujours sans le nommer, qu'il avait été trahi par son adresse IP comme donnant de fausses informations. Ce dernier avait, en plus, été sollicité tout récemment par Djian pour publier dans sa plaquette un article sur Patti Smith. Cet article figure sur mon blog, mais Djian le reproduit sans référence et sans mon autorisation. Ducoffre avait donné l'autorisation de publier son article sans méfiance mais il m'en avait informé immédiatement. On peut lire sa réaction sur son blog après qu'il ait lu  Les Rimbaldolâtres .

Le problème est que Jean-Michel Djian a donné une version totalement tronquée de l'histoire. Dans cette première partie, André Gunthert en avait annoncée une seconde bien en vue après ses références :

Lire la suite: “Rimbaud et les docteurs de la ressemblance“, 30 janvier 2011

dans laquelle il était fait mention de l'épisode du docteur belge Dutrieux qui avait été dévoilé sur mon blog et dont la présence sur la photographie remettait sérieusement en doute celle de Rimbaud. Il écrivait dans sa conclusion :

« Résumons. N’en déplaise à Desse et Caussé, je ne suis pas convaincu par les comparaisons de portraits proposant d’identifier le personnage barbu comme étant Georges Révoil, et trouve la ressemblance avec Dutrieux plus évidente. Il faut remercier Jacques Bienvenu pour ce nouveau progrès dans l’étude du document ».

Par la suite, André Gunthert m'a définitivement donné raison après la publication que j'ai faite sur mon blog de la tombe de Dutrieux sur laquelle figurait son portrait.

Tout ce passage de l'histoire de la photographie où je suis intervenu a donc été soigneusement gommé. En revanche, Jean-Michel Djian ne manque pas, un peu plus loin,  de me  citer de manière très dépréciative. Entre autres amabilités, il affirme que « j'ergote » et que « j'éructe » quand je précise des dates et notamment en caricaturant grossièrement ma démonstration prouvant une fausse datation concernant une lettre célèbre de Rimbaud à Aden : il la réduisait à des comptes d'apothicaires sur les gains de Rimbaud en Afrique alors qu'il s'agissait de donner un historique de la question qui s'était posée à Antoine Adam  dans « la Pléiade » de 1972. Quelle manipulation grossière !

Il précise que,  sur mon blog,  je conteste «  au centime près les gains de Rimbaud en Abyssinie ». Jean-Michel Djian fait allusion à l'article que j'ai donné sur mon blog avant de le publier en revue (« Une lettre célèbre de Rimbaud à Aden mal datée », Rimbaud vivant, n°51, juin 2012). Selon lui, il s'agit d'une « démarche polémique qui, sous des allures de sommations scientifiques, sert une cause égotique qui sans scrupule surpasse l'objet poétique » (!) (p.103). Je laisse le lecteur juge en relisant mon article. Par la suite la lettre a pu être mise à sa bonne place dans l'édition revue de la nouvelle « Pléiade » ainsi que dans l'édition récente de la Correspondance de Rimbaud par Jean-Luc Steinmetz. J'ajoute, à propos de mes publications sur les lettres de Rimbaud, que j'ai pu montrer pour la première fois l'intégralité des fac-similés des pages du manuscrit de la lettre de Gênes dans le livre : Rimbaud, « littéralement et dans tous les sens », Hommage à Gérard Martin et Alain Tourneux, Classiques Garnier, 2012. Un article inopportun de Jacques Desse proposé pour cet ouvrage a été écarté.

On est en droit de se demander pour quelle raison Jean-Michel Djian m'attaque dans son livre de cette façon et donne de l'histoire de la photographie d'Aden une version tronquée. A-t-il bénéficié à nouveau d'une aide qu'il ne mentionne pas cette fois ? Quoi qu'il en soit, il porte avec son éditeur la responsabilité de la manipulation avérée des faits que je viens d'énoncer.



jeudi 20 août 2015

Rimbaud et l'actualité

Son pas ! les migrations plus énormes que les anciennes invasions.

Extrait du poème en prose Génie d'Arthur Rimbaud.

mardi 11 août 2015

Informations 6

Rimbaud ivre prend des vacances pendant lesquelles son activité sera ralentie. Les articles annoncés  sont remis à une date ultérieure.

À Bientôt

jeudi 6 août 2015

Plus belle la polémique, sur Mediapart


Mediapart publie un excellent article de Pierre Caumont qui évoque une polémique où il est question de Rimbaud, Charleville et Marseille. 

jeudi 30 juillet 2015

Rimbaud sur France Culture, volet 4

Aujourd'hui quatrième volet  : Rimbaud : l'explorateur sur le site de l'émission.

Cette fois, Jean-Michel Djian dévoile la vraie raison de la série d'émissions qu’il a consacrée à Rimbaud. Ce quatrième volet commençait assez bien, avec en particulier d'intéressants enregistrements de Michel Butor. Mais il a soudain dérapé, pour laisser place, en milieu d’émission, à un long passage relatif à la présence contestée de Rimbaud sur une photographie représentant la terrasse de l’Hôtel de l’Univers, à Aden. Rappelons que ce document fut révélé au printemps 2010. 

Comment justifier qu'une émission consacrée à Rimbaud explorateur occupe une longue partie de ce volet avec cette histoire de photographie ? Jean-Michel Djian donne longuement la parole à Jacques Desse, découvreur de ce pseudo-portrait, puis à José-Marie Bell, qui prétend avoir identifié les autres personnages de cette photographie et qui conclut à 51% d’authenticité… Pourquoi ne pas avoir interrogé Claude Jeancolas, ou Alain Borer, qui ont d’autres avis sur cette photographie ? Pourquoi ne pas avoir posé la question à André Guyaux, l'éditeur de Rimbaud à la Pléiade qui s'est exprimé clairement à ce propos sur notre blog ? Et pour quelle raison Jean-Michel Djian accorde-t-il une telle importance à ce sujet ? 

Pour information la fréquentation du blog a augmenté considérablement ces jours-ci.

mercredi 29 juillet 2015

Rimbaud sur France Culture. Volet 3

Aujourd'hui troisième volet : Rimbaud, le commerçant sur le site de l'émission.

Avec : José-Marie Bel, Philippe Besson, Alain Borer, Claude Jeancolas,  Edgar Morin, Alain Sancerni, Yves Simon, Alain Tourneux, Abdourahman Wabéri, Kifflé Sélassié, Kenneth White.

Montage qui reprend un grand nombre d'entretiens du film (mal nommé) Rimbaud, le roman de Harrar

Pour les connaisseurs : une bourde à propos de Paul Bourde. La rencontre entre Bardey et Paul Bourde au eu lieu à la date symbolique du 24 décembre 1883, et non deux ans avant la mort de Rimbaud en 1891. Cette extraordinaire entrevue marque le moment magique où la seconde vie de Rimbaud rencontre la première. Paul Bourde n'a jamais parlé de gloire de Rimbaud à ce moment. Très informé il connaissait cependant la publication des Poètes maudits de novembre 1883. Il y a confusion dans l'entretien avec une lettre de Paul Bourde envoyée à Rimbaud en 1888.

Seconde erreur : La fameuse lettre de Rimbaud à Aden où le poète dit : "heureusement que cette vie est la seule est que cela est évident...", est  datée  dans le documentaire du 25 mai 1881 de Harar. Or elle a été redatée par mes soins, du 25 mai 1882 à Aden et non Harar. Feu Lefrère avait d'ailleurs très heureusement rectifié la date, dans son dernier livre de Correspondance posthume publié en avril 2015 (page 176, note 2), à partir de mes publications antérieures. J'aurai l'occasion de revenir sur cette erreur qui n'est pas anodine à mon sens.

Cela dit, ce troisième volet me semble assez bon pour le public. Ma préférence irait au deuxième qui donnait des archives très peu connues  de l'INA.

mardi 28 juillet 2015

Rimbaud sur France Culture. Volet 2

Aujourd'hui, deuxième Volet, Rimbaud, le voyou sur le site de l'émission.

Avec Yves Simon, Philippe Besson, Alain Borer, Hubert-Félix Thiéfaine, Charles Dantzig.

Enregistrements très peu connus d'Etiemble et du fils de Charles Cros. 

Charles Dantzig qui ignorait l'existence d'un article de Roland Barthes dans un texte consacré à Rimbaud  se distingue à nouveau par cette phrase : "on sait que les vers de 1872 de Rimbaud ont été corrigés par Verlaine". Ce qui est une pure invention.

lundi 27 juillet 2015

Rimbaud sur France Culture

Premier Volet : Rimbaud, le génie disponible ce jour sur le site de France Culture.

Avec la participation de : Yves Simon, Philippe Besson, Fabrice Luchini, Yanny Hureaux, Alain Tourneux,  Jean-Baptiste Baronian, Alain Sancerni, Alain Borer, Jean Rouaud.

dimanche 26 juillet 2015

Informations 4

Notre article sur le débat concernant le Dictionnaire Rimbaud a été partiellement mis à jour. Nous espérons avoir la totalité de l'enregistrement pour l'instant indisponible.

Concernant Brice Poreau nous allons donner très prochainement toutes les explications et des révélations très importantes sur cette affaire. On comprendra pourquoi nous avons tardé à les donner. 

À écouter, sur France Culture, un enregistrement en compagnie d'Alain Tourneux qui précède l'inauguration du nouveau musée : Ballade radiophonique sur les traces d'Arthur Rimbaud

jeudi 23 juillet 2015

Brice Poreau (suite N°6)

Brice Poreau. DR. Exclusivité Rimbaud ivre

Nous avons enfin pu identifier Brice Poreau sur une photographie grâce à la méthode biométrique de similarité.Voici pour la première fois son portrait en exclusivité pour les lecteurs de Rimbaud ivre. Rappelons qu'il est l'homme qui avait identifié par une méthode scientifique le portrait de Rimbaud sur une photographie célèbre prise à Aden. On peut se reporter à notre article détaillé du 8 mars 2015.

Brice Poreau a été d'une discrétion exemplaire, mais nous avons mené une enquête approfondie sur ce cas passionnant. Nous révélons ce jour  qu'il est l'auteur d'une thèse confidentielle avec cette précision :

Dans la version électronique, une photographie a été masquée à la demande de l'auteur. 

Quel contraste tout de même entre sa publication célèbre relayée par un très grand nombre de médias et cette thèse confidentielle ! De plus, on y apprend qu'une photographie a été masquée à la demande de l'auteur ! C'est tout simplement prodigieux!

À suivre

mercredi 22 juillet 2015

Informations 3

Commentaires sur l'ouverture du musée Rimbaud

Mise à jour : jeudi 23 juillet.

Débat passionnant sur le Dictionnaire Rimbaud réalisé à la Sorbonne sous la direction d'André Guyaux. Il manque dans ces enregistrements l'introduction importante d'André Guyaux, ce qui est regrettable. 

Intervention assez critique d' Olivier Bivort sur  le dictionnaire Rimbaud
Réponse de Jean-Baptiste Baronian
Intervention de Jean-Baptiste Baronian 


lundi 20 juillet 2015

Informations 2

Jour J mardi pour le musée Rimbaud de Charleville Après un an et demi de chantier, le musée Rimbaud ouvre enfin ses portes au public ce mardi 21 juillet.

Le Point culture
France Culture à l'heure Rimbaud
                                   
En préparation : "Les rimbaldolâtres" : excrément d'oiseau marin ou fientes d'oiseaux clabodeurs ?

Alain Borer "Comme il vous plaira"

samedi 18 juillet 2015

Informations

Chers amis de Rimbaud, voici quelques informations :

Rimbaud ivre sera sur le pont (du Bateau ivre) tout l'été. Nous vous tiendrons informés de toutes les nouvelles rimbaldiennes.

Pour commencer : le site médiapart cite Rimbaud à propos de la Grèce . Nous l'avions fait dans notre article précédent. Nous pensons que Rimbaud, fin analyste politique dans les années 1887, aurait fait un magnifique article à ce propos. Certainement, il aurait annoncé le recours inévitable à la sortie de l'euro pour la Grèce. 

Nous avons le plaisir de vous informer que notre prochain "entretien avec" sera au mois d'octobre avec le très grand rimbaldien japonais Yoshikazu  Nakagi.

Nous n'oublions pas Brice Poreau.

À bientôt.

samedi 11 juillet 2015

Je quitte l'Europe, Arthur Rimbaud





Sur le site de Charleville-Mézières, Rimbaud est présenté comme « le plus grand marcheur d'Europe » . C'est un fait qu'avant de s'installer à Aden et Harrar, il va parcourir à pied, utilisant parfois le train ou le bateau, les pays suivants : Belgique, Angleterre, Allemagne, Autriche, Italie, Suède, Hollande. Marseille sera, pour lui, le lieu de plusieurs étapes. On l'y voit pour la première fois dès 1875. Il est vraisemblable qu'il soit allé en Espagne, engagé par les Carlistes. On a plusieurs témoignages sur ce fait un peu ignoré des critiques marxistes. On le retrouve à Marseille en 1878, alors qu'il se dirigeait vers une île grecque qu'il n'atteindra pas. Tombé malade, il fut rapatrié par le consulat de Livourne à Marseille. La ville phocéenne sera surtout pour le poète la porte de l'orient, le passage obligé pour quitter « l'Europe aux anciens parapets » ainsi qu'il est dit dans son plus célèbre poème Bateau ivre : « Je regrette l'Europe aux anciens parapets ! ». À la fin du même poème, il écrit : « Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache »

Chaque voyage est l'occasion d'apprendre une nouvelle langue : l'anglais, l'allemand, l'italien , l'espagnol etc.

Rimbaud préfigure son destin dans la Saison en enfer de 1873 :

«  Ma journée est faite je quitte l'Europe. Je reviendrai avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux : sur mon masque on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal, les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds ». Quand on sait qu'il reviendra à Marseille pour se faire amputer et soigner par sa sœur, on est un peu troublé...

En 1878, Rimbaud est chef de chantier dans une carrière à Chypre.

C'est à partir de 1880 qu'il quitte vraiment l'Europe pour Aden au Yemen et Harar en Ethiopie. Il apprend l'arabe, réclame le Coran de son père. Il connaîtra toutes les langues pratiquées en Afrique. Il a su merveilleusement s'adapter à ces pays, et ne connaîtra jamais aucun problème avec les africains dont il préférait la compagnie à celle des occidentaux. Il écrira à sa famille  le 6 mai 1883 :

« je perds le goût pour le climat et les manières de vivre, et même la langue de l'Europe. »

Notons bien qu'il ne dit pas : la langue française.

C'est toujours le mot Europe qui revient dans ses propos.

On ne connait pas de lettres écrites par lui dans une autre langue que le français et il publiera un long article de voyages en 1887 dans un journal du Caire . Il n'avait, en fait, rien oublié de sa langue natale.

Il fera usage de différentes monnaies locales dont le thaler, mais il préfèrera l'or qu'il mettra un temps dans une ceinture pour le placer dans une banque au Caire.

Rimbaud est toujours actuel, on y reviendra pour d'autres événements comme la réforme du collège et le problème des migrations. À l'heure où j'écris ce texte j'ignore quelles seront les suites de la crise grecque qui risque de changer l'Europe et de faire tomber les anciens parapets.

JB


jeudi 9 juillet 2015

Celui qui voulait devenir Rimbaud

Arthur Pauly lauréat du concours général grâce à Rimbaud

Remise du  prix ce jour, jeudi 9 juillet, à 14H 30 dans le  grand amphithéâtre de la Sorbonne.

Le même Arthur Pauly s'était présenté à l'Académie Française à l'âge de Quinze ans. De nombreux articles lui avaient été consacrés en 2013.

D'après Wikipédia parmi les lauréats illustres on trouve Arthur Rimbaud ! C'est faux évidemment.

Actualisation : vendredi 10 Juillet 12H 11

Voir cet article qui donne des précisions récentes.

vendredi 3 juillet 2015

Dossier Musée, visite du 27 juin

DR.

Photo JB. DR.

Alain Tourneux nous a présenté l'intérieur du musée lors de la visite d'inauguration. Le musée n'était pas ouvert, mais pour la circonstance quelques photographies et vitrines étaient installées dans les salles du Musée.

Photo JB. DR.
L'auteur des quatre photographies est Eric Guglielmi, elles ont figurées dans l'exposition Je suis un piéton rien de plus présentée au musée Rimbaud pendant l'été 2011 et regroupant une quarantaine de photos du même auteur. Au centre on remarque "le Bar des Anges" qui n'est autre que le Cabaret vert démoli peu de temps après avoir été photographié à Charleroi.

Photo JB. DR.

Le conservateur discute avec Laure Matarasso. Au fond deux photos de Jacqueline Salmon, qui a réalisé en 2006  au musée Rimbaud l'exposition "Rimbaud parti", avec des clichés pris à Roche, le très beau catalogue comporte des textes de Jean-Christophe Bailly

Photo JB. DR.
                   Bibliothèque reconstituée de livres ayant appartenu à Rimbaud.

Photo JB. DR.
Vitrine avec des fac-similés de poèmes et les deux photographie Carjat de la collection Gide. La sécurité ne permettait pas d'exposer les originaux.



Une très belle vidéo, déjà signalée, montre notamment à la fin de son reportage la photographie Carjat la plus connue présentée ci-dessus. Il faut en raconter l'histoire. Lorsque j'ai trouvé cette photographie, avec la dédicace au dos d'Isabelle Rimbaud, j'étais persuadé d'avoir trouvé une photographie historique. Pendant plusieurs mois Alain Tourneux m'a objecté avec raison que la photographie du musée Rimbaud, présentée aussi dans le reportage, avait un support plus ancien.
Il s'est exprimé alors sur ce blog. Mais depuis la découverte d'une photographie de l'original, de mon point de vue, je trouve que la photographie Gide est plus conforme à l'original. (voir notre article présentant toutes les photos). Néanmoins, je ne suis pas certain d'avoir convaincu le conservateur qui tient beaucoup à sa belle photographie, on le comprend.

Pour conclure cette magnifique journée je précise que, venant spécialement de Marseille, je me suis vraiment senti chez moi à Charleville. De plus, il faisait beau ce jour là !

Photo A.C.DR
                      Jacques Bienvenu en face du nouveau Musée Rimbaud.

jeudi 2 juillet 2015

Plan du nouveau musée Rimbaud



Texte de présentation repris à partir d'un communiqué d'Alain Tourneux :


le visiteur est invité à commencer par le Grenier où il aura été conduit par l'ascenseur, ensuite il rejoindra le second niveau pour découvrir l'espace Rêveries, puis l'espace Révolutions, ces salles montrant chacune des murs recouverts d'extraits de l'oeuvre, vitrines noires et cimaises rouges permettant de présenter photographies de Charleville et des Ardennes au XIX ème siècle et oeuvres d'artistes du XX ème. 

Au premier niveau, au sein de l'espace Révolutions, ouvrira la salle des manuscrits conçue pour accueillir des documents dans les meilleures conditions. Le visiteur rejoindra ensuite le rez de chaussée pour traverser le Wasserfall, soit un passage à l'air libre sous la première arche du moulin et à 7 m au dessus du niveau de l'eau ... cet espace permet de rejoindre la salle des Voyages où de hautes vitrines recevront tous les témoignages concernant la découverte des villes et contrées traversées par notre poète.

La porte de bronze aménagée à l'arrière du bâtiment permet de se rendre dans un lieu dévolu à des expositions et à des rencontres poétiques, ainsi l'Auberge verte située au bord de la Meuse accueille cet été l'exposition "Ceux de la poésie vécue"  regroupant des oeuvres d'Ernest Pignon-Ernest accompagnées de textes d'André Velter.

Enfin le visiteur peut continuer sa promenade sur l'Ile et découvrir d'autres espaces tel que le Promontoire ouvrant sur le fleuve, sur l'autre rive la maison d'Arthur Rimbaud, ou maison des Ailleurs, invitant à poursuivre le voyage.

C'est à la mi-septembre prochain que cet ensemble prendra enfin toute sa cohérence, dans l'immédiat les portes du monument historique, soit le moulin du XVII ème siècle, se sont déjà refermées pour laisser les aménagements se poursuivre.


mercredi 1 juillet 2015

L’histoire du musée Rimbaud, par Bruno Testa



Comment Arthur le voyou est devenu l’idole de Charleville

Alors que le musée Arthur Rimbaud  de Charleville-Mézières vient de faire peau neuve après un an et demi de travaux, et d’être inauguré le 27 juin,  Bruno Testa nous retrace les grandes étapes de l’histoire du musée dans son livre : « D’Arthur le voyou à l’idole Rimbaud » (PMR éditions).

Que nous apprend l’histoire du musée Rimbaud ? Tout d’abord que l’enfant du pays a eu du mal à s’imposer dans sa ville natale. On connaît le dicton : nul n’est prophète dans son pays. Il faudrait ajouter à cela  la relation tumultueuse qu’a entretenu le jeune Arthur avec sa ville. Les quolibets envers Charleville, baptisée Charlestown, sont nombreux dans sa correspondance. Ne qualifie-t-il pas sa ville de « supérieurement idiote entre les petites villes de province » ? On lui doit également des notations assassines dans sa poésie. Qu’on se souvienne de « la place aux mesquines pelouses » dans son poème À la musique.

Arthur le voyou

Les Carolopolitains lui ont bien rendu sa vindicte. Ainsi le rédacteur de la Croix des Ardennes écrit en 1901 une phrase qui prend toute sa saveur aujourd’hui : 
« Les clous merveilleux qui se fabriquent ici, les solides boulons, les chaînes robustes, les appareils de chauffages commodes et hygiéniques qui sortent de nos usines feront beaucoup plus pour le renom de Charleville que tous les vers de Rimbaud. »
Pourtant, malgré cela, force est de reconnaître que Rimbaud a très vite été honoré dans sa ville natale, grâce au forcing de poètes parisiens, mais aussi d’amis ardennais. Il suffit de se reporter à l’incroyable histoire  du buste Rimbaud, car il y a eu pas moins de trois inaugurations de buste Rimbaud. La première débute peu de temps après la mort d’Arthur, quand amis et admirateurs du poète se mettent en tête de « glorifier par le bronze cet ardennais qui fut l’un des plus grands poètes de France » pour reprendre l’expression de Louis Pierquin dans son appel aux anciens élèves du Collège de Charleville à contribuer au financement du monument (Courrier des Ardennes du 13-14 janvier 1901). 
Un comité du monument tout ce qu’il y a de plus officiel est mis en place qui compte outre des célébrités parisiennes (Félix Fénéon, Paul Fort, Francis Jammes, Pierre Louÿs, Gustave Kahn, Alfred Valette, etc.), le patron de Rimbaud à Aden (Alfred Bardey) et enfin d’authentiques Ardennais : Louis Pierquin déjà nommé, Jean Bourguignon, et l’incontournable et fidèle  Ernest Delahaye qui occupe le poste stratégique de trésorier. 

Le premier buste Rimbaud est inauguré le 21 juillet 1901, square de la Gare. Mais il faut attendre beaucoup plus longtemps pour qu’un musée se mette en place. A cela plusieurs raisons. D’abord, Rimbaud poète ne fait pas l’unanimité. Ce n’est pas le genre de poésie (je parle pour l’essentiel de ses poèmes) qu’on va réciter au tableau noir. A cela il faudrait ajouter que la vie de Rimbaud a été courte, et qu’elle s’est passée en grande partie loin de Charleville. Enfin, on ne possède ni maison, ni objets qui pourraient faire l’objet d’un culte. Si bien qu’il faut attendre véritablement 1954, l’année du centenaire de la naissance du poète, pour que Rimbaud sorte de son purgatoire. 
Cette année-là, en octobre, a lieu une grande exposition à la Bibliothèque nationale, grâce à la conservatrice Suzanne Briet, une Ardennaise originaire des environs d’Attigny. Exposition mémorable ! Les musées de France, du Louvre, de Versailles, de l’Homme, les Archives de France, le Musée de Charleville, des bibliothèques de province et de l’étranger, des ambassades dont l’ambassade d’Egypte à Paris, des particuliers ont conjugué leurs efforts pour rassembler plus de 1200 documents !

Les trois étapes du musée

Le musée Rimbaud naît-il pour autant à ce moment là ? Oui et non. Le 17 octobre 1954, profitant de l’inauguration du troisième buste Rimbaud square de la gare, les pouvoirs publics officialisent ce qu’on pourrait appeler le premier musée Rimbaud. Mais en fait de musée, il s’agit d’une simple salle du musée municipal, situé 2 rue du Musée, dans la chapelle de l’ancien couvent du Sacré-Cœur. Cet embryon de musée est pourtant déjà un grand progrès. Il faut savoir en effet que le musée municipal, créé en 1912, abrite depuis trente ans une petite collection d’objets ayant appartenu à Arthur Rimbaud. Une collection modeste, noyée dans les autres collections du musée. 
La deuxième étape importante est l’installation au Vieux-Moulin en 1969. Mais il n’occupe que le deuxième étage du moulin, la part belle étant attribuée au musée d’Ardenne spécialisé dans les arts et traditions. Il faut attendre véritablement 1994 pour que le musée Rimbaud devienne réellement un musée autonome, séparé du musée de l’Ardenne qui lui se déplace dans ses nouveaux locaux flambant neufs de la place Ducale.

Le clan des Ardennais

L’histoire du musée Rimbaud, c’est aussi une histoire ardennaise. Le musée aurait-il pu voir le jour sans Jean-Paul Vaillant ? Cet homme qui travaille aux impôts, donc dans les chiffres, est aussi un homme de lettres, auteur de romans, récits et contes consacrés aux Ardennes. Président des écrivains ardennais, fondateur de la Société des Amis de Rimbaud le 29 octobre 1929, il peut s’enorgueillir d’avoir pour présidents d’honneur dans son association Ernest Delahaye et Georges Izambard, soit le condisciple de Rimbaud et son professeur, deux hommes qui font intégralement partie de la légende Rimbaud ! Il correspond avec eux comme il correspond avec d’autres rimbaldiens de l’époque dont l’Ardennais Jean-Marie Carré, auteur en 1926 d’une biographie La vie aventureuse de Jean-Arthur Rimbaud, qui a connu un beau succès et rapproché le poète d’un public plus large.
Il y a également André Lebon, maire de Charleville, qui est à l’origine de la fusion de Charleville et de Mézières. Député de 1967 à 1978, il va jouer un rôle non négligeable dans l’histoire du musée. En tant que député, il est souvent présent à Paris. Il en profite pour prospecter les libraires afin d’enrichir le fonds Rimbaud. En 1969, il lance le premier cahier du Centre culturel Arthur Rimbaud. Quand il prend sa retraite politique, il accumule les notes et les documents qu’il intitule délicieusement « glanes rimbaldiennes ». 
Il faut citer Stéphane Taute, conservateur des musées de Charleville et bibliothécaire jusqu’en 1979. C’est grâce à lui que le fonds du collectionneur Henri Matarasso va atterrir à Charleville et donner au musée sa légitimité. Enfin je n’oublie pas Alain Tourneux qui a pris la lourde succession de Stéphane Taute et mené à bien la métamorphose du musée Rimbaud. On lui doit l’autonomie progressive du musée Rimbaud, enfin la transformation actuelle qui  fait du musée un peu vieillot du XXe siècle un musée du futur.

D’Arthur le voyou à l’idole Rimbaud. Histoire du musée Arthur Rimbaud de Bruno Testa (PMR éditions).

Le livre est en vente à la librairie Rimbaud de Charleville-Mézières ou peut se commander en ligne à la même librairie.

Note, par Jacques Bienvenu : Ce livre présente une iconographie remarquable et originale. Nous publierons prochainement la seconde partie de notre dossier sur le nouveau musée Rimbaud.