samedi 30 mai 2015

Entretien avec Jean-Luc Steinmetz

Jean-Luc Steinmetz


Jacques Bienvenu
Votre dernier volume sur Rimbaud se présente comme une correspondance choisie. Pouvez- vous vous expliquer sur le choix que vous avez effectué.

Jean-Luc Steinmetz
J’ai regretté que mon éditeur précise qu’il s’agissait d’une « Correspondance choisie », car cela laisserait entendre que j’ai pratiqué un tri dans les lettres de Rimbaud. En réalité, et mis à part quelque courrier jugé par moi insignifiant, j’ai donné toutes les lettres, accompagnées, quand il le fallait de certaines réponses, et additionnées de très remarquables envois venus de certains. Evidemment, pour des raisons de droits à acquitter, je n’ai montré que certaines des lettres envoyées à Ilg, les plus significatives. Hormis ces omissions obligées, j’ai donc offert aux lecteurs l’ensemble des lettres connues à ce jour, selon un ordre chronologique conseillable en pareil cas. Sont montrées notamment toutes les lettres de la période dite littéraire, dont deux en fac-similés pour le dessin qui les accompagne, p.106 et 121.

JB
Vous dites que votre volume permet de revisiter Rimbaud avec « un parcours quasi inédit ». Pourtant plusieurs éditions ont déjà donné l'intégralité de la correspondance de Rimbaud, la dernière en date étant celle de la Pléiade.

J-LS
Ce parcours défini par moi comme « quasi inédit » se situe par rapport aux éditions précédentes de la correspondance. La Correspondance générale des éditions Fayard vise à une exhaustivité telle qu’elle dépasse les cadres que l’on attend d’elle. Elle comporte nombre de documents qui la rendent assez difficilement lisible, si on veut les parcourir avec soin. Ces propos complémentaires étouffent quelque peu la voix de Rimbaud, que j’ai souhaité rétablir pour le grand public qui jusqu’à maintenant l’ignore selon une certaine continuité « audible ».
La correspondance donnée dans la Pléiade dans l’excellente édition d’André Guyaux obéit à une répartition particulière. Après la lettre du 14 octobre 1875 de Rimbaud et celle du 12 décembre 1875 de Verlaine, elle suit un autre régime de présentation sous le titre « Vies et documents » qui reprend les choses à partir de textes de 1865.
Celle de Pierre Brunel suit, elle aussi, un principe. Elle établit des « lots » selon des intitulés parfois très poétiques comme « Lettres de l’homme aux semelles de vent ». On observe pour la partie africaine des séries qui, la plupart du temps, correspondent à des années.
L’édition Forestier, dans son parti pris chronologique, me paraît plus pertinente, à ceci près qu’elle place dans une section antérieure le « Rapport » (ou « Notice ») « sur l’Ogadine », la lettre au directeur du Bosphore égyptien et le « dernier journal » (de route).
Le parcours que je propose est donc « inédit » dans la mesure où il place le lecteur devant le Rimbaud épistolier (à quelques exceptions près –  les courriers avec Verlaine) et qu’il est ainsi permis de l’estimer selon la continuité de son expression, les transformations qu’elle comporte, les périodes impliquées, les lieux occupés. Bien entendu, il se passe quelque chose après octobre 1875, divers moments sont observables : l’un de déplacements multiples, la dromomanie de Rimbaud sur 5 ou 6 ans, l’autre concernant des activités centrées, Aden ou Harar, l’autre enfin, proprement agonique.

JB
Une chose me surprend. Vous écrivez : « somme toute , la correspondance telle que l'a publiée Berrichon est plus digne de confiance qu'on ne l'a laissé croire ». Or il me semble bien établi et depuis longtemps que Berrichon avait bien des fois trafiqué les lettres de Rimbaud.


J-LS
Il est d’usage, en effet, de critiquer Berrichon et Isabelle pour leur mauvaise foi. Tellement d’usage même que dire le contraire vous ravale au rang des idiots. Qu’Isabelle et Berrichon aient entrepris conjointement de donner une certaine interprétation de la vie de Rimbaud, je n’en disconviens pas. Comment faire autrement ? Mais il s’agit maintenant de la retranscription des lettres, celles de Chypre, d’Arabie, d’Abyssinie, de Marseille. Tout passe par Isabelle et les copies qu’elle en a faites, qui se trouvent dans le Fonds Roussel auquel seul Jean-Jacques Lefrère a eu accès. Adressons-lui un remerciement posthume pour nous avoir redonné ces copies qui – insistons bien cependant sur le fait – ne sont pas plus les originaux que ce que Berrichon a publié dans son volume de 1899. Les truquages, les corrections s’il y en a sont faciles à constater à partir des quelques originaux de Rimbaud (assez nombreux, ma foi) que nous possédons. Il manque ici -comme le suggère ma préface- une édition critique présentant sur trois colonnes 1° la lettre originale, 2° la copie faite par Isabelle, 3° la publication par Berrichon. On verra, en ce cas, le peu d’interventions dues à Isabelle et leur sens : préserver la réputation de son frère Frédéric, modifier les chiffres des opérations commerciales. Il faut lui savoir gré d’avoir assuré ces copies avec un soin louable, quoique relatif. Elle se révèle, en somme, beaucoup plus fiable que ses détracteurs ne l’ont laissé entendre.

JB
Vous semblez réhabiliter Paul Claudel qui avait donné « non sans raison » dites-vous, une interprétation religieuse d'Une Saison en enfer. Reprendriez-vous à votre compte l'expression de Mystique à l'état sauvage pour Rimbaud ?

J-LS
La réhabilitation de Claudel n’est plus à faire. Sa conversion à la lecture de la Saison n’implique nullement celle de Rimbaud qui, du reste avait reçu baptême, communion et connaissait l’Évangile. Il faut beaucoup de mauvaise volonté, la mauvaise volonté de Breton aux moins bonnes heures du surréalisme : le Second manifeste - pour ne pas voir les liens effectifs de la Saison avec l’Evangile – ou plutôt reprocher à Rimbaud d’avoir pu donner lieu à des interprétations chrétiennes. Oui, bien sûr, le fait est là, inscrit au verso de la Saison dans les intrigants versos ou rectos, dits « prose évangéliques » ou « johanniques ». Pierre Brunel, caractérisant la Saison, a parlé de « contre-Évangile ». L’expression a fait autorité. Je ne l’entends pas ainsi. dans les proses évangéliques il n’y a pas que parodie, et quand Jésus répond un peu sèchement à la Sainte Vierge, il n’invente pas, avec M. Renan pour souffleur ; il suit bel et bien l’Évangile*. Croyez-moi que s’il s’était vraiment engagé dans la voie d’un blasphème supérieur ou d’une supérieure parodie, il aurait procédé autrement, avec tout le « génie » dont il disposait. Mais il n’a pas voulu lever une certaine équivoque. Pour notre déception, bien sûr, et pour la sienne, sans doute – ce qu’il faut tenter de comprendre. « Mystique à l’état sauvage » exprime bien l’endroit où il parvient, autour de la Commune, avant, pendant et après. Sa haine des prêtres, voire de la religion catholique regarde une certaine bêtise cléricale, l’aspect séculier du christianisme. Mais comment ne pas tenir compte chez lui du « voyant » -tout à la fois spontanéité et désir de connaissance. Le « mystique » implique un autre type de comportement que celui qui se soumet aux dogmes, une forme d’élan irrésistible, traversant les obstacles, y compris celui de la religion. Le tout pour aboutir au « Génie » et aussi bien aux dernières pages de la Saison. C’est pour la Saison que Claudel en est arrivé à cette expression cent fois reprise, la même qui a provoqué chez Breton un rejet proche de la condamnation. « L’état sauvage » indique une connaissance intuitive sans intermédiaire. J’en ai parlé de façon très libre dans mon livre L’Autre saison publié aux éditions Cécile Defaut en 2013.

*Évangile selon saint Jean, 2,4.

JB
Vous parlez de l'évident athéisme du poète en évoquant une lettre célèbre de Rimbaud à Aden du  25 mai 1882, que j'ai redatée*. Par ailleurs, vous revenez longuement sur la conversion de Rimbaud attestée par sa sœur Isabelle dont vous publiez toutes les lettres à ce sujet. Quelle est selon vous la relation de Rimbaud avec la religion catholique tout au long de sa vie ?

*Jacques Bienvenu, « Une lettre célèbre de Rimbaud à Aden mal datée »,  Rimbaud vivant N°51, juin 2012

J-LS
À plusieurs reprises j’ai traité ce sujet, notamment dans l’entrée « Bible » du récent Dictionnaire Rimbaud publié dans la collection Bouquins chez Robert Laffont. Pour cela j’ai été critiqué de tous les bords, car ce qui forme la doxa aujourd’hui, c’est le Rimbaud communard dont, au demeurant, j’ai été l’un des premiers à monter l’importance (en 1973 dans Littérature, la revue de Vincennes, actuellement Paris VIII) au point de dire qu’il est peut-être venu à Paris dans les derniers jours de la Commune (malgré les dates des lettres du « voyant »). Il est plus que certain qu’existe chez Rimbaud une aversion du clergé, des séminaristes, des pratiques religieuses, comme le montrent nombre de ses poèmes : Les Poètes de sept ans, Les Premières communions, Accroupissements, etc. La question de Jésus d’une part et d’un Dieu hors catholicisme d’autre part se pose. Dans l’analyse (à refaire) des « Proses évangéliques », le Christ est un drôle d’intercesseur, un drôle de thaumaturge. Il a des pouvoirs spéciaux. Rimbaud n’est pas éloigné de croire que lui aussi dispose de tels pouvoirs. Le « voyant » souhaite opérer une transformation de l’homme par la parole (le verbe) et la poésie. Une aussi folle ambition se heurtera vite au plus proche réel. De là sa renonciation. Ses deux compagnons, Verlaine et Nouveau, vont au plus vite vers la conversion – définitive : ils ont reçu la parole du « plus beau de tous les mauvais anges » (Crimen amoris de Verlaine). Par la suite Rimbaud ne s’inquiète plus du christianisme : hommes et idées. Il s’entend bien, du moins, avec les missionnaires du Harar et Mgr Taurin Cahagne. Une fois (25 mai 1882), pour faire endêver sa mère, il va jusqu’à lui dire que « cette vie est la seule et que cela est évident, puisqu’on ne peut s’imaginer une autre vie avec un ennui plus grand que celle-ci ». Les lettres de Marseille, tant que Rimbaud tient la plume, ne signalent pas davantage une inquiétude religieuse de sa part. Seules les affaires pendantes au Harar, la liquidation des stocks et la régularisation de sa situation militaire l’inquiètent. Puis, après un mois passé à Roche et son retour dans la cité phocéenne, vient le moment où Isabelle raconte par le menu les journées de Rimbaud et ses multiples angoisses. Témoignage précis et vivant, dont on pourra toujours dire par la suite qu’elle en fit toute affabulation. La lettre du 28 octobre 1891 a beaucoup compté pour Claudel qui l’a recopiée et transmise à Suarès.
L’édition de la Pléiade a pris le parti de ne pas la donner (voir p. 803). On la lit dans l’édition Forestier, p.377-379 sous une forme différente, mais en son lieu et place. Elle est donnée en annexe dans l’édition Brunel, p.1028-1030.
Il y a dans les phrases d’Isabelle un accent de vérité. Libre à chacun de l’entendre. Encore faut-il que ces phrases viennent sous les yeux du lecteur. On comprend la joie d’Isabelle à voir Rimbaud rejoindre la communauté de l’Eglise. Elle a bien noté ses blasphèmes les jours précédents, puis le moment où il cède – par lassitude ou soudaine conviction. Qui sait comment chacun peut se comporter aux dernières heures de l’agonie ? Je ne récuse pas le fait qu’il ait voulu se confesser. Isabelle dit que le prêtre confesseur lui aurait dit la qualité de la foi de son frère – ce qui, bien sûr, ne trahit pas, par ailleurs le secret sacré de la confession. Il est remarquable aussi qu’Isabelle signale que Rimbaud n’a pu recevoir la communion, pour des raisons toute physiologiques. Quoi qu’il en soit des objections, il faut que l’objecteur dispose des pièces du débat. Je souhaitai que mon édition place le mot d’Isabelle sous le regard de tout éventuel lecteur.

JB
Quelles sont, selon vous, les raisons du mystère de ce que l'on a appelé le « silence de Rimbaud »  qui renonce à écrire des poèmes vers 1875 ?

J-LS
Rimbaud n’est resté que quelque temps dans le cadre de la littérature. Le désir qui l’anime dépasse très tôt les limites de l’expression. Nous sommes bien au-delà du furor poétique qui a fini par « faire figure » et devenir lieu commun de la poésie classique. Avec lui la poésie prend une dimension ontologique (mutation de la personne et d’autrui) – ce qui l’apparente aux décisions du Christ venu pour accomplir les Ecritures. À ce compte, il était presque fatal qu’il ne parvînt pas à réaliser ce en vue de quoi il ressentait un appel (qu’il serait réducteur de nommer « vocation »). La force de transmission de ce qu’il portait et de ce qu’il visait, ne fut pas totalement intransitive. Il y eut bel et bien communication (voyez ce qu’il en est aujourd’hui !), mais pas au point de « changer la vie », ni sa vie, ni celle des autres. Le parcours, sans doute très lacunaire à voir ce qui nous en est resté dans les Illuminations, implique cette conquête, cette « chasse spirituelle » (et non pas politique, par exemple) à l’aide de tous les moyens que permet la parole (l’écriture). Devant le peu de résultats obtenus, la solde, la liquidation se sont imposées, voire un regard masochiste porté sur les acquis – d’où ce double départ, le premier dans la Saison qui laisse toutefois l’espoir des « splendides villes », d’une certaine vérité, le second, expéditif, car l’on ne peut sans arrêt re-partir, ce qui sera pourtant le cas géographiquement, cette fois, au cours de multiples tentatives qui permettent de penser, néanmoins, qu’il envisageait alors d’être « absolument moderne », ingénieur (mais lui manquaient les diplômes et le savoir), aventurier du moins, explorateur qui sait, comme le veut l’époque et son ouverture au monde : canal de Suez et, en prévision, canal de Panama, la corne de l’Afrique, Zanzibar, ou même la Chine, le Japon.

JB
Dans le titre de votre volume on peut lire : Je ne suis pas venu ici pour être heureux. Néanmoins, Rimbaud sur son lit d'hôpital à Marseille, écrivait : « Où sont les courses à travers monts, les cavalcades, les promenades, les déserts , les rivières et les mers » . Ne pensez-vous pas que Rimbaud n'a pas été finalement plus heureux qu'on ne l' a dit à Harar où tout de même il se sentait libre ?

J-LS
Le titre « je ne suis pas venu ici pour être heureux » cette citation d’une lettre de Rimbaud du 29 mai 1884 ne me revient pas. L’éditeur a pensé qu’il rendrait plus intrigant le volume. Je n’y vois pas une formulation qui pourrait recouvrir la vie de Rimbaud en Arabie, en Afrique. Celle-ci connaît des hauts et des bas. Ce que l’on peut dire à la lecture de ses lettres, c’est que, bien souvent, il fut touché par l’ennui, un ennui plus fort que tout spleen baudelairien, l’ennui en plein soleil, en tout conscience de l’inutilité de sa vie et du peu de confiance à accorder à ceux qui l’entouraient, des commerçants ou des « nègres » comme il dit, lui qui, pourtant, songeait à intituler « livre nègre » sa Saison en enfer. Sérieux, mais – à tenir compte de propos rapportés, sarcastique à ces heures, il s’applique à des opérations commerciales, tente des expéditions considérables, mais qui échouent. Sa liberté au Harar est toute relative : enchaîné à un travail harassant, même s’il est devenu son maître. Son obsession apparente est de « faire de l’or » dans un dessein qui, au demeurant, se détruit de lui-même. Il sait qu’il n’habitera plus jamais l’Europe, qu’il est une destinée plus ou moins errante, sans fixation possible. Le bonheur de Rimbaud se tient, très antérieur, dans l’Auberge verte, par exemple – ou ce bonheur qu’il évoque dans la Saison, sa « fatalité de bonheur », c’est-à-dire cette obsession qui le pousse à la recherche d’un lieu, d’une condition impossible, à proprement parler une « utopie ».

JB
Vous n'avez pas publié que des ouvrages sur Rimbaud. Quels sont les écrivains qui comptent beaucoup pour vous ?

J-LS
Toute la littérature m’emporte dans son vol bienveillant. Mes choix à géométrie variable défient tout triage. Au point où j’en suis, je peux passer de Pindare à Mac Orlan sans rire ni frémir. À plaisir égal. Assurément mon œuvre de prédilection est la Saison, dont jusqu’à maintenant je n’ai pas rencontré de bons lecteurs ; mais je relis, régulièrement comme les sorties au printemps dans des lieux préférés, aussi bien Balzac que Cendrars, et tous ceux que j’ai eu la chance de republier et d’annoter. Si Jaccottet est indispensable à mon bonheur d’homme libre en plein air, le pessimisme de Houellebecq m’est presque fraternel. Par ailleurs existe mon pentagramme : Nerval, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé auxquels j’ai consacré plusieurs ouvrages chez Corti et plus récemment chez Cécile Defaut (Reconnaissances, 2009). Ajoutons, ou mieux, prenons en pleine considération des pages de Hölderlin, des recueils de Ponge et de Tortel (un pur bonheur d’expression), les « riens » de Paul-Jean Toulet, aussi tonique qu’un haïku.

JB
Avez-vous un projet en cours ?

J-LS
En projet, un livre de poèmes Vies en vues, qui va être publié le mois prochain au Castor Astral, un recueil d’impressions, Mes Moires, à la rentrée en Septembre, la publication d’une troisième Pléiade Verne sous ma direction (personnellement je me charge du Voyage au centre de la Terre) ; d’autres rêveries qui voudraient emprunter le cours des phrases. À l’heure actuelle une place pour le « carpe diem », en attendant l’heure des grandes épreuves mortelles, si impitoyables quand on les compare aux belles épreuves typographiques qui accompagnent, pour des gens comme moi, le fil de leur vie.


Note :
Cette correspondance bénéficie des trois fac-similés inédits de la lettre de Gênes que j'avais révélés dans Hommage à Gérard Martin et Alain Tourneux, Rimbaud, « littéralement et dans tous les sens », Classiques Garnier, 2012.
JB

1 commentaire:

  1. "Mais il n’a pas voulu lever une certaine équivoque. Pour notre déception, bien sûr, et pour la sienne, sans doute – ce qu’il faut tenter de comprendre." Si j'ai bien compris, être travaillé par le christianisme est donc une sorte de maladie. C'est assez comique de voir la peur que de si nombreux rimbaldiens éprouvent face au christianisme. Un peu de nerfs, que diable ! Il est bien évident que Rimbaud a été, dans sa vie et ses écrits, profondément marqué par la culture chrétienne, et que la foi l'a travaillé toute sa vie. Rimbaud est inenvisageable hors de ce contexte. Pauvres petits experts modernes déçus de le constater, alors que les textes qu'ils prétendent analyser sont littéralement gorgés de références aux Évangiles et à la Bible en général. Je crains qu'il soit impossible de rien comprendre à l'essentiel de Rimbaud si l'on ne se situe pas dans la perspective d'une culture chrétienne. On parlote, rien de plus, cela n'intéresse qu'une poignée de fanatiques, une poignée d'adolescents attardés, et cela s'effacera bien vite. Snobisme... Rimbaud aurait probablement été parmi les premiers à tourner certains rimbaldiens en dérision.

    RépondreSupprimer