Jacques Bienvenu, Romain Jalabert, Andrea Schellino, Michel Murat. DR. |
Le colloque « Les saisons de Rimbaud » qui s’est déroulé les 16 et 17 mars à la Maison de la recherche à Paris a été pour les rimbaldiens, à plus d’un titre, un événement considérable.
Michel Murat, dans une belle introduction de cette manifestation, posait la question de savoir s’il serait possible, après tant d’études, publications, de commentaires, de trouver encore du nouveau sur Rimbaud. Les deux jours que nous avons vécus à Paris marquent précisément, à mon sens, un nouveau départ de la critique rimbaldienne.
Michel Murat. DR. |
La première originalité de ce colloque est d’avoir donné la parole à des non-universitaires. Pour commencer, on citera Alain Tourneux. Après trente-cinq années passées au musée Rimbaud, il est le nouveau président des Amis de Rimbaud et aussi le directeur de la revue Rimbaud vivant qui renait de ses cendres et qui sera, nous l’espérons, l’organe de ce renouveau critique. J’appelle les chercheurs à y participer. Jean-Baptiste Baronian, maître d’œuvre du Dictionnaire Rimbaud, mais aussi écrivain, a donné l’une des communications les plus riches du colloque. Pour ma part, je me suis exprimé dans une intervention sur un témoin du poète.
La seconde originalité de cette manifestation est d’avoir invité des universitaires qui ne sont pas des spécialistes de Rimbaud. Dans cet ordre d’idées, on retiendra la prestigieuse intervention d’Antoine Compagnon professeur au Collège de France. Eric Marty, spécialiste de Proust, a pu développer des idées originales sur le poète des illuminations.Toujours pour les non-spécialistes, Didier Alexandre a analysé les possibilités de recherches numériques de la Bibliothèque nationale qui montrent notamment la croissance constante des publications rimbaldiennes au fil du temps.
David Ducoffre. DR. |
À présent, il faut parler des nouveaux spécialistes de Rimbaud. Peut-on parler d’une relève ? Les jeunes chercheurs pourront-ils apporter autant que les « vieux de la vielle » ? Eh bien, on en est convaincu quand on a écouté les communications de Romain Jalabert, Andréa Schellino, Aurélia Cervoni qui ont su, images à l’appui, analyser des documents et en tirer de fascinantes conclusions. Parmi les jeunes, il faudra compter avec Adrien Cavallaro qui est un vrai spécialiste de Rimbaud et dont la communication nous a séduits. David Ducoffre, qui a publié de nombreux articles sur ce blog, a fait une intervention sur l’Album zutique dont il est incontestablement le meilleur connaisseur actuel. Parmi « les vieux de la vieille », il faut citer Yves Reboul qui a su replacer Rimbaud dans son temps et les organisateurs du colloque qui ont présidé leurs séances et qui ont animé les débats nombreux et riches. On a beaucoup apprécié la présence et la communication de Jean-Luc Steinmetz, personnage considérable de la recherche rimbaldienne.
Dominique Combe, Jean-Luc Steinmetz, Olivier Bivort. DR. |
Enfin, il faut signaler la parfaite organisation, l’absence d’incident même minime, la grande courtoisie des intervenants. Toutes les communications ont été de qualité et il faudrait citer ici l’ensemble des participants. On comprendra que la manifestation « Les saisons de Rimbaud » est une réussite remarquable. Il faut en remercier les quatre organisateurs, Olivier Bivort, André Guyaux, Michel Murat et Yoshikazu Nakaji qui ont su mener à bien ce projet. Des actes seront publiés et on mesurera à ce moment l’importance des « saisons de Rimbaud ».
Fin de séance. DR. |
Note concernant Alain Tourneux : la presse rend compte en ce moment du rôle qu’il a joué pour l’achat de la maison de Roche par Patti Smith. Précisons que cette maison n’est pas celle de Madame Rimbaud dont il ne reste qu’un mur. Voir par exemple sur le site observer : « The president of the International Association of Friends of Arthur Rimbaud, Alain Tourneux, personally contacted Smith, knowing she might be interested in maintaining the historic house, Artnet said. »
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