L’interprétation la plus importante du Sonnet des Voyelles intervint en 1950 avec Jacques Gengoux dans son livre : La pensée poétique de Rimbaud. Il trouve un premier intertexte dans L’Histoire de la Magie d’Eliphas Levi, livre publié en 1860 et donc que Rimbaud a pu lire. Cet intertexte est le suivant :
Qui fait écho au vers des Voyelles :
Silence traversé des Mondes et des Anges.
Cependant Gengoux va beaucoup plus loin avec la magie et l’occultisme et donne à partir du Sonnet des Voyelles une interprétation globale de la pensée poétique de Rimbaud pendant 134 pages !
Cette thèse a été très critiquée dans un livre entier consacré au Sonnet des Voyelles par Etiemble en 1968, dont nous reparlerons .
La biographe anglaise Enid Starkie qui avait parlé de Levi avant Gengoux développe la thèse que les couleurs des voyelles de Rimbaud correspondent à l’ordre exact donné par l’alchimie pendant le processus de la production du philosophe, l’élixir de vie. Elle se base aussi sur le vers :
Que l’Alchimie imprime aux grands fronts studieux.
Elle pense que Rimbaud a pu s’inspirer de deux sources complémentaires : l’abécédaire pour les couleurs de chaque voyelle; la doctrine alchimique pour leur ordre et leur signification. Elle est persuadée que Rimbaud a lu Le Dictionnaire mytho-hermétique de Dom Pernety dans lequel on peut trouver les symboles et métaphores qui abondent, dit-elle, dans le Sonnet des Voyelles.
Les thèses de Gengoux et Starkie pour le sonnet sont reprises en 1980 par un certain David Guerdon qui développe son explication dans son livre : Rimbaud la clef alchimique : chapitre VI, Le chemin initiatique de Voyelles.
Enid Starkie par Patrick George. DR. |
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