mercredi 27 avril 2011

Rimbaud et le traité de Banville (quatrième partie) par David Ducoffre

Bibliographie :

BIENVENU, Jacques, « Ce qu’on dit aux poètes à propos de Rimes », Parade sauvage, colloque n°5, actes du colloque de Charleville-Mézières de septembre 2004, 2005.
BIENVENU, Jacques, « L’Art poétique de Verlaine : une réponse au traité de Banville », Europe, n°936 (numéro consacré à Verlaine), avril 2007.
       BIENVENU, Jacques, Ce qu'on dit au poète à propos de Rimbaud et Banville, La Revue des Ressources, 2 novembre 2009.


Avec Romances sans paroles, Verlaine explorait de nouvelles mesures : deux types de vers de neuf syllabes et un type de vers de onze syllabes. Il poursuit dans cette voie avec le recueil inédit de 1875 Cellulairement dont il a fait parvenir des copies manuscrites à plusieurs amis. Ce recueil comprend 35 pièces (43 et non 44 si on dénombre absurdement neuf poèmes dans Final). Il exploite cette fois le vers de treize syllabes tel qu’il a été proposé par Banville dans son traité : Almanach pour l’année passée IV (Sonnet boîteux dans Jadis et naguère), Bouquet à Marie (poème de 88 vers, absent des Œuvres poétiques complètes dans l’édition Bouquins, que nous avons oublié de mentionner dans notre troisième partie) et Sur les eaux (« Je ne sais pourquoi… » dans Sagesse). Verlaine présente à nouveau plusieurs poèmes en vers de neuf syllabes, tantôt avec une césure après la troisième syllabe : Au lecteur, tantôt après la quatrième : Sur les eaux, Almanach pour l’année passée III (Vendanges dans Jadis et naguère), L’Art poétique. Enfin, il s’éloigne de Banville pour le vers de onze syllabes avec la combinaison inédite de Crimen amoris, poème aux hémistiches de quatre et sept syllabes. Ce relevé des vers rares dans Cellulairement valide nos conclusions précédentes quant à l’influence du traité de Banville sur la variété des mètres employés par Verlaine dans la suite de sa carrière poétique.
Passons maintenant à la question des césures. Il faut savoir qu’il est devenu de plus en plus délicat d’identifier les césures d’un poème en vers de la fin du XIXe siècle, tant les poètes se montrent de plus en plus audacieux. Le problème est évident dans le cas des vers de neuf ou dix syllabes. Un vers de dix syllabes peut avoir une césure après la quatrième syllabe, ou bien après la cinquième syllabe. Selon le traité de Banville, le vers de neuf syllabes peut avoir une césure soit après la troisième syllabe, soit après la cinquième. Un constat empirique montre que, pour Verlaine, la césure du vers de neuf syllabes se rencontre tantôt après la troisième syllabe (seconde des Ariettes oubliées), tantôt après la quatrième (Bruxelles. Chevaux de bois, L’Art poétique). Une fois les césures brouillées, il est délicat de déterminer la mesure des vers dans un poème. Les recueils tardifs de Verlaine posent clairement problème sous cet angle. Ce n’est pas encore le cas pour l’écrasante majorité des compositions des premiers recueils, au moins jusqu’à Jadis et naguère, voire Amour et Parallèlement. Or, deux poèmes posent quelques difficultés dans le recueil Cellulairement et il s’agit à chaque fois de la question du vers de neuf syllabes. Le poème liminaire Au lecteur est en vers de neuf syllabes avec une césure après la troisième syllabe. Cette mesure est soulignée par l’anaphore « Ce n’est pas » des deux premiers vers et par la facilité de lire les sept premiers vers selon ce rythme. Mais, à partir du vers 8, les difficultés s’accumulent. Des 32 vers de cette pièce, je vais mentionner essentiellement ci-dessous les vers aux césures chahutées. Je cite préalablement les sept premiers vers pour bien montrer que la mesure existe et quelques autres pour la commodité de lecture. La césure est ici notée + pour éviter toute difficulté de compréhension aux lecteurs (par exemple, il n’y a pas à s’interroger sur la banalité du rejet de l’adverbe « encore » au vers 2, à moins de considérer Corneille, Molière et Racine comme des versificateurs résolument audacieux).

Ce n’est pas + de ces dieux foudroyés,
Ce n’est pas + encore une infortune
Poétique + autant qu’inopportune :
Ô lecteur + de bon sens, ne fuyez !

On sait trop + tout le prix du malheur
Pour le perdre + en disert gaspillage.
Vous n’aurez + ni mes traits ni mon âge,
Ni le vrai + mal secret de mon cœur.

Et de ce + que ces vers maladifs
Furent faits + en prison, pour tout dire,
On ne va + pas crier au martyre,
Que Dieu vous + garde des expansifs !

[…]
C’est l’aegri + somnia d’un brave homme
[…]
Que ce pres+tige d’être bien soi.
[…]
Ce vœu bien + modeste est le seul nôtre,
[…]
Un mot en+core, car je vous dois
Quelque lu+eur en définitive
[…]
Je compte + parmi les maladroits.

J’ai perdu + ma vie et je sais bien
Que tout blâ+me sur moi s’en va fondre :
A cela + je ne puis que répondre
Que je suis + vraiment né Saturnien.

Le lecteur admettra sans difficulté une césure après la troisième syllabe pour vingt vers de ce poème. Sur les douze qui restent, sans doute admettra-t-il volontiers quelques effets de rejets ou contre-rejets : « vrai + mal secret », « aegri + somnia », « Ce vœu bien + modeste », « J’ai perdu + ma vie ». Les trois quarts des vers sont ainsi admis réguliers. Pour les huit autres vers, les lecteurs tolérants risquent d’être beaucoup moins nombreux. Très peu de lecteurs admettront et le caractère artificiel de certaines césures, et les effets de lecture dont on pourrait dès lors tirer parti, d’autant que tantôt on souligne un terme placé avant la césure, tantôt un terme placé après : « Et de CE que ces vers maladifs », « On ne va PAS crier au martyre », « Que Dieu VOUS garde des expansifs ». Dans ce dernier exemple, le lecteur habitué à accentuer la césure préfèrera sans doute y renoncer ou il envisagera de la trouver ailleurs. Paradoxalement, bien des lecteurs seront plus tolérants pour la césure sur un « e » de fin de mot : « Je compte + parmi les maladroits »[,] voire pour l’enjambement à l’italienne du vers : « Que tout blâ+me sur moi s’en va fondre[.] » Enfin, pratiquement aucun lecteur n’admettra de lire subtilement les mots « prestige », « encore » et « lueur » comme autant de mentions qui chevauchent la césure. Notre époque a sacralisé la lecture (blanche) sans emphase, elle ne pourra que considérer comme ridicules les affectations de la voix pour souligner le franchissement de la césure par de tels mots. L’amateur de Verlaine ne supportera pas qu’on prétende lire railleusement le terme « pres+tige » rompu à la césure. Il trouvera absurde d’exprimer l’excès en étirant la prononciation de l’adverbe « encore » sous prétexte que la césure devrait se situer au milieu du mot. Il trouvera contraire à tout esprit de poésie de donner un relief particulier à la succession des deux syllabes du mot « lueur ». Or, peu importe le mode de lecture, nous prétendons que, par la pression des vers réguliers majoritaires, la mesure du poème est clairement établie : tous les vers doivent admettre une césure après la troisième syllabe.
Ainsi, dès le poème liminaire, Verlaine met mal à l’aise son lecteur. Or, la provocation métrique connaît un nouveau temps fort au début du recueil avec le quatrième poème Sur les eaux (« Je ne sais pourquoi… »). Ce poème mélange trois types de vers. Le vers de cinq syllabes ne pose pas problème. Les quatre vers de treize syllabes sont en revanche plus délicats à aborder. Une répétition de strophe entraîne simplement la reprise des deux premiers vers de treize syllabes en fin de poème. Or, ce sont les deux vers qui ne sont pas répétés qui posent le moins de problèmes d’analyse. Même s’il n’a pas connaissance du traité de Banville, le lecteur peut facilement diviser en hémistiches de cinq et huit syllabes les deux vers suivants :

Un instinct la guide + à travers cette immensité.
Doucement la porte + en un tiède demi-sommeil.

En revanche, les enjambements des deux autres vers peuvent soulever quelque embarras, surtout qu’il faut compter avec la diérèse et la rime interne dans le premier cas :

D’une aile inquiète + et folle vole sur la mer.
Mon amour le couve + au ras des flots : Pourquoi ? Pourquoi ?

A côté de ces légères difficultés, que dire des deux « innocentes » strophes de vers de neuf syllabes ? Non averti, le lecteur pourra songer à des octosyllabes qu’il n’est pas nécessaire de césurer. Pourtant, il s’agit bien de vers de neuf syllabes aux hémistiches de quatre puis cinq syllabes.

Mouette à l’es+sor mélancolique.
Elle suit la + vague, ma pensée,
A tous les vents + du ciel balancée
Et biaisant quand + la marée oblique,
Mouette à l’es+sor mélancolique.

[…]

Parfois si tris+tement elle crie
Qu’elle alarme au + lointain le pilote
Puis au gré du + vent se livre et flotte
Et plonge, et l’ai+le toute meurtrie
Revole, et puis + si tristement crie !

Nous entendons déjà la plupart de nos lecteurs crier au scandale ou bien s’esclaffer. Nous sommes en train de plaider une lecture étrange. Nous allongeons expressivement les termes « essor » et « aile » en nous imaginant une césure après la quatrième syllabe. Nous nous offrons le plaisir de faire glisser le mot « vague », comme une figure de débordement de l’onde. Une fois, nous rejetons le complément « du ciel », une fois nous le brisons : « du + vent ». Notre lecture n’aurait pas le sens commun. Il est possible de prétendre qu’une lecture artificielle des mêmes vers avec une césure après la troisième syllabe ne serait ni plus ni moins maladroite, à l’exception de deux « et » consécutifs devant la césure pour les deux derniers vers (« Et plonge, et », « Revole, et »). Certes, une lecture aux hémistiches de trois et six syllabes serait presque aussi naturelle, et Verlaine a certainement fait exprès de mettre quasi en concurrence les deux possibilités. Toutefois, la lecture en hémistiches de quatre et cinq syllabes établie ci-dessus demeure plus intéressante : les acrobaties imposées par les césures à la lecture permettent de créer des effets de sens pertinents. Mais, surtout, il faut considérer le cas de l’adverbe « tristement » qui est significativement répété dans la dernière strophe. Il s’agit d’un clin d’œil à Banville, et nous allons nous appuyer sur cet adverbe pour conforter notre analyse métrique de ces vers-là de neuf syllabes. Au moins, le lecteur peut-il déjà reconnaîttre que nous avons repéré, avec ces deux quintils en vers de neuf syllabes, le moment historique où Verlaine a mis en péril pour la première fois la mesure du vers dans son œuvre poétique.
Le fait est bien connu des métriciens (J.-M. Gouvard, B. de Cornulier) : en 1861, Banville a publié dans une revue un poème en alexandrins La Reine Omphale où un mot enjambe la césure : « Où je filais pensivement la blanche laine ». L’allure de trimètre peut donner l’impression qu’il n’est pas nécessaire de chercher une césure au milieu du mot « pensivement ». Mais, depuis le drame Cromwell de Victor Hugo en 1827, les trimètres s’étaient multipliés et ils avaient toujours maintenu la possibilité d’une lecture normale. Les milliers de vers d’Hugo sont significatifs à cet égard. En revanche, le vers de Banville est devenu un cas d’école. Ce qui m’a frappé, voir également l’introduction de Jacques Bienvenu à ma troisième partie, c’est que Mallarmé a imité le vers de Banville. J’ai constaté également que Rimbaud l’avait imité dans le poème Ressouvenir de l’Album zutique. Toutefois, influencé par l’annotation confuse de l’édition philologique des Exilés de Banville par P. Edwards, j’ai cru que Banville avait corrigé son vers en « Où je filais d’un doigt pensif la blanche laine », dès l’édition originale des Exilés en 1867. J’ai donc cru que Rimbaud n’avait pris connaissance de cette audace qu’au moment de son arrivée à Paris auprès de Verlaine et j’ai donc commis une erreur dans mon article Trajectoire du Bateau ivre (Parade sauvage n°21, 2006). Le vers de Banville n’aurait pas influencé les premiers enjambements de mots dans Le Bateau ivre et L’Homme juste. Cette erreur a été corrigée dans mon article Ecarts métriques d’un Bateau ivre (Cahiers du Centre d’études métriques de Nantes, n°5, printemps 2007) qui peut être consulté sur internet. Toutefois, il était clair pour moi que le vers de Ressouvenir, les vers de Mallarmé et plusieurs vers de Verlaine (réputés problématiques) procédaient tous du même modèle. Je publie donc aujourd’hui une liste importante de vers inspirés du vers du poème La Reine Omphale. Cette liste implique plusieurs auteurs, mais montre aussi une certaine variété d’approche métrique qui devrait prouver une fois pour toutes que c’est une erreur que de renoncer à la césure, sous prétexte qu’il y a enjambement de mots. Cette liste est suffisamment éloquente que pour obliger à un rebondissement théorique important au plan des études métriques, ce qui intéresse à la fois la compréhension des poèmes de 1872 de Rimbaud et la portée du traité de Banville sur le sujet.

Où je filais pensi+vement la blanche laine ; (Banville, La Reine Omphale in Les Exilés, Lemerre, 1867, p.38, exemplaire personnel)
Accable, belle indo+lemment comme les fleurs, (Mallarmé, vers 2 de L’Azur, Parnasse contemporain, 1866)
A me peigner noncha+lamment dans un miroir. (Mallarmé, vers 28 d’Hérodiade, Parnasse contemporain, 1869).
Contre le marbre vai+nement de Baudelaire (Mallarmé, Le Tombeau de Charles Baudelaire, publié dans La Plume, le premier janvier 1895)
Sournoisement, traîtreu+sement, et bassement, (Mendès, Les Traîtres, Acter I, scène 10, fragment de drame, publié dans la Revue des Lettres et des Arts, 22 mars 1868)
Eclatent, tricolo+rement enrubannés. (Rimbaud, Ressouvenir dans l’Album zutique, octobre-novembre 1871)
Qui mélancoli+quement coule auprès, (Verlaine, Le Rossignol in Poëmes saturniens)
Dans l’ombre mo+llement mystérieuse, (Verlaine, Per amica silentia in Les Amies)
A cause de l’emmer+dement de la mitraille ! (Verlaine, Ultissima verba, « vieux Coppée » contre Rimbaud du 24 août 1875)
Dans un nimbe langui+ssamment phosphorescent. (Verlaine, La Grâce, vers 116, in Cellulairement)
Quelque chose d’éto+nnamment matutinal. (Verlaine, L’Impénitence finale, vers 68, in Cellulairement)

Nous aurions pu citer encore d’autres vers (Verlaine, Richepin, etc.), mais ceux-ci suffiront. L’exemple de Mendès avec ses trois adverbes en « -ment » montre bien le jeu qui s’établit entre la simple lecture en trimètre et l’effet acrobatique de l’enjambement au milieu de l’adverbe. Dans le cas des alexandrins, les adverbes de quatre syllabes permettaient de suggérer la figure de substitution du trimètre. Rimbaud et Mallarmé subvertissent ce rapport, l’un avec un adverbe de cinq syllabes (tricolorement), l’autre de trois (vainement). Verlaine a déplacé le problème, il pratique l’enjambement de mots dans deux types de décasyllabes bien distincts ; mais, que la césure soit après la quatrième syllabe (Per amica silentia) ou après la cinquième syllabe (Le Rossignol), la compensation par le recours au trimètre n’est pas permise. Mallarmé a très tôt perverti le procédé banvillien au plan phonétique : « indo+lemment » ([a]), « noncha+lamment », et Verlaine lui fait écho avec un mot de sens voisin « langui+ssamment ». Enfin, audace suprême, Verlaine décale l’enjambement de mot d’une syllabe « éto-nnamment » dans un très long poème où il n’est pourtant pas douteux que nous avons affaire à des alexandrins.
Alors, le lecteur est-il prêt à admettre notre césure « tris+tement » dans le vers de neuf syllabes du poème Sur les eaux ? Ce serait la porte ouverte à une approche nouvelle des poèmes en vers de Rimbaud en 1872. Si les vers de onze syllabes de Crimen amoris ont une césure après la quatrième syllabe, peut-on croire qu’il s’agit de la césure cachée des poèmes Larme, Michel et Christine, La Rivière de Cassis et « Est-elle almée ?... » C’est en tout cas une piste de recherche possible.

(?) Chevauchent len+tement leurs pâles coursiers ! (Michel et Christine)

Verlaine n’a composé que trois poèmes en vers de onze syllabes avec césure après la quatrième syllabe. Tous trois font référence à Rimbaud. Au-delà de Crimen amoris, le poème XIII (« Quand nous irons […] ») des Epigrammes répond à certain passage de Phrases des Illuminations et, dans Invectives, le poème XXIV Hou ! Hou ! développe une césure sur le nom Malines qui impose à l’esprit le dernier vers de Michel et Christine, mais aussi le poème Malines des Romances sans paroles que Steve Murphy a signalé comme un intertexte justement du poème de Rimbaud :

Parmi la maladive exhalaison (Crépuscule du soir mystique in Poëmes saturniens)
Malins de Malines, élégants de Gand, (Invectives XXIV Hou ! Hou !)
( ?) Michel et Christine, - et Christ ! – fin de l’Idylle. (Michel et Christine)

Nous pensons que les poèmes de Rimbaud comportent toujours une césure en 1872. Il ne fait aucun doute pour nous que « Qu’est-ce pour nous, mon Cœur,… » et Mémoire sont en alexandrins aux hémistiches de six syllabes et les décasyllabes de Tête de faune ont une césure après la quatrième syllabe. La Conclusion de Comédie de la soif serait en décasyllabes de chanson aux hémistiches de cinq syllabes, hypothèse séduisante selon Benoît de Cornulier, et nous croyons percevoir dans Jeune ménage et Juillet (« Plates-bandes d’amarantes jusqu’à… ») un jeu de dérèglement du décasyllabe traditionnel. Ainsi, dans ces quatre vers de Jeune ménage, où noter un remarquable hiatus « marié, a » qui n’a pas l’air d’être innocent :

( ?) Pas de place : + des coffrets et des huches !
( ?) Puis y restent ! + le ménage s’absente
( ?) Peu sérieuse+ment, et rien ne se fait.
( ?) Le marié, + a le vent qui le floue

Qu’a donc pu lire Rimbaud dans le traité de Banville qui l’ait poussé dans une telle voie ? Ce sera l’objet de notre prochaine partie. A suivre…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire