Nous avons vu que pendant son séjour au Caire Rimbaud envisageait une carrière de journaliste. Il avait écrit à Paul Bourde pour lui proposer des articles pour Le Temps. Le jeudi 15 décembre 1887 il écrivait à sa famille :
« J’ai envoyé des articles au Temps, Figaro etc … »
Jean Voellmy qui avait publié la correspondance de Rimbaud à Ilg a suggéré que Rimbaud avait pu envoyer au Temps une information. (Parade Sauvage 11, p.143). Voici cet entrefilet publié dans le Temps du 23 octobre 1887 :
On peut renforcer l’hypothèse de Jean Voelmy. On voit que Rimbaud dans cet entrefilet dénonce le Sultan de Zeilah Abu Baker, ce qui correspond à ce qu’écrivait Rimbaud à son sujet peu de temps après cet entrefilet, le 9 novembre 1887, dans une lettre à Emile de Gaspary :
« Les ennemis les plus dangereux des Européens en toutes ces occasions sont les Abou Beker, par la facilité qu’ils ont d’approcher l’azzaze et le Roi, pour nous calomnier, dénigrer nos manières, pervertir nos intentions. Aux Bédouins dankalis ils donnent effrontément l’exemple du vol, les conseils d’assassinat et de pillage. L’impunité leur est assurée en tout par l’autorité abyssine, et par l’autorité européenne sur les côtes qu’ils dupent grossièrement l’une et l’autre. Il y a même des Français au Choa qui, pillés en route par Mohamed, et à présent encore en butte à toutes ses intrigues, vous disent néanmoins « Mohamed c’est un bon garçon! »- Mais les quelques Européens au Choa et au Harar qui connaissent les mœurs et la politique de ces gens, exécrés par toutes les tribus Issa Dankali, par les Galla et les Hamara, fuient leur approche comme la peste. »
Voici une photographie inédite de ce fameux Abou Beker protégé par le gouvernement français de l’époque :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire