lundi 18 septembre 2017

la renaissance de l'Association des amis de Rimbaud a été inaugurée par une conférence ce samedi seize septembre



André Guyaux à gauche présenté par Alain Tourneux. PhotoJB.

Le samedi 16 septembre est une date qui sera à retenir pour les rimbaldiens. Elle marque la renaissance de l’Association des amis de Rimbaud due au travail remarquable d’Alain Tourneux, nouveau président de l’association, qui a fait part ce jour-là de la parution du volume 54/55 de la revue Rimbaud vivant numéro double de plus de 300 pages qui correspond aux années 2015 et 2016 pendant lesquelles la revue n’avait pas été publiée. Était  également annoncée la mise en place du site de l’association dont nous pouvons déjà donner ici l’adresse internet

On ne pouvait trouver mieux pour marquer ce renouveau de notre association que la brillante conférence d’André Guyaux intitulée : "La Chasse spirituelle", l'oeuvre perdue de Rimbaud et le pastiche de 1949.

André Guyaux a captivé son auditoire en découpant son exposé en deux parties. D’une part, en racontant l’origine du mythe de ce manuscrit perdu : l’annonce de son existence dans une liste de documents réclamés par Verlaine à la famille de sa femme Mathilde en novembre 1872. Cette liste fut seulement publiée en 1907 par Edmond Lepelletier dans sa biographie de Verlaine. Une autre mention de la Chasse spirituelle était donnée dans une lettre de Verlaine à Philippe Burty du 15 novembre 1872  dont la publication avait été faite en 2001 dans le n° 8 de la revue Histoire littéraire

André Guyaux pendant la conférence. Photo JB.


La seconde partie de l’exposé était consacrée à l’incroyable histoire du pastiche de 1949 qui avait donné lieu à la publication au Mercure de France de ce faux rimbaldien dans une belle édition dont André Guyaux nous a montré qu’elle était calquée sur l’ouvrage de la Saison en enfer publié par Rimbaud en 1873. Ceci fut montré grâce au support d’images projetées qui illustraient admirablement la conférence. Certaines de ces images nous ont plongés dans le Paris des années d’après-guerre où l’on voyait la librairie d’ Adrienne Monnier « La Maison des Amis des Livres » et la fameuse Brasserie Lipp qui étaient des hauts lieus de la vie littéraire parisienne et le théâtre des évènements qui ont marqué l’histoire de ce ce célèbre pastiche.Tout cela se passait non loin de la rue Monsieur le Prince où nous étions réunis.

Le débat qui a suivi la conférence m’a permis de rappeler la thèse que j’avais développée en un article intitulé Les vrais faussaires de la Chasse spirituelle d’Arthur Rimbaud dans laquelle j’expliquais que, selon moi, ce manuscrit n’avait jamais existé. Cet article  avait déclenché l’ire de Jean-Jacques Lefrère accusant mon hypothèse de « thèse imbécile » en un article très polémique de La Quinzaine littéraire dirigée contre la Pléiade Rimbaud d’André Guyaux. J’avais obtenu un droit de réponse dans La Quinzaine toujours dirigée par Maurice Nadeau qui avait été au centre de l’affaire de 1949. Jean-Jacques Lefrère m’a répondu en 2012, dans son livre intitulé : Arthur Rimbaud , La Chasse spirituelle en m’accusant de mauvaise foi et de plagiat, car Pascal Pia lui-même avait écrit dans la préface de la fausse Chasse du Mercure de France  : « c’est évidemment dans le dessein de créer une confusion entre ce manuscrit et les lettres de son compagnon de fugue que Verlaine, contre toute vraisemblance explique à Burty qu’il ne s’agit pas là de véritables lettres, mais de pages éparses du manuscrit de Rimbaud ». André Guyaux a pu lire ce passage peu connu dans l’édition originale de la fausse Chasse spirituelle opportunément amenée par Carole Galtier secrétaire de l’association. Suite à l’intéressant article de Lucien Chovet sur ce blog, je ne peux m’empêcher de parler de « plagiat par anticipation » cher aux membres de l’Olipo. 


Manuscrit en quatrième de couverture.DR.

En ce qui concerne le livre de Jean-Jacques Lefrère, André Guyaux a expliqué que le manuscrit reproduit en quatrième de couverture était un faux réalisé par un procédé infographique à partir du manuscrit des lettres du Voyant. Le maître d’oeuvre de la Pléiade a signalé que ce choix n’était pas très pertinent, car l’écriture de Rimbaud avait changé en 1872 par rapport à celle des lettres du voyant qui date de 1871. Toute cette polémique fait un peu sourire aujourd’hui et le public qui s’est bien amusé à cette évocation ne s’y est pas trompé .

Pierre Brunel à gauche à côté d'André Guyaux. Photo JB.

Signalons pour finir la présence du grand rimbaldien Pierre Brunel membre d’honneur de l’association et qui m’a promis un entretien que je voudrais publier sur mon blog. Jacqueline Tessier Rimbaud notre vice-présidente historique était là aussi.

Cette conférence était vraiment une réussite. 

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