Un appel à contributions a été publié récemment pour un colloque international sur Rimbaud qui aura lieu en Sorbonne les 16-18 mars 2017.
Rimbaud ivre attache une grande importance à cette manifestation. Comme il est précisé, le colloque concerne l’ensemble de l’œuvre sans se limiter à l’activité littéraire. Les domaines à explorer sont remarquablement choisis. (Voir la liste ci-dessous). Par exemple, connaître exactement les journaux auquels Rimbaud a pu avoir accès à Charleville nous semble capital (sujet 2). Il serait aussi très utile de connaître les livres de classe que Rimbaud a pu consulter. Quels livres Izambard pouvait-il utiliser en rhétorique en 1870 ? Quel était l’enseignement du latin et du grec, des langues vivantes ? (sujet 3). Les réponses à ces questions seraient du plus grand intérêt pour le chercheur.
Les organisateurs sont par ordre alphabétique :
Olivier Bivort qui a dirigé le colloque de Venise Rimbaud poéticien en novembre 2013. Les actes de ce colloque sont disponibles aux éditions Classiques Garnier.
André Guyaux, éditeur des œuvres complètes de Rimbaud dans la Pléiade (voir notre entretien).
Muchel Murat, professeur à l'Université Paris IV Sorbonne et auteur de L’Art de Rimbaud, édité chez Corti en 2013 pour la seconde édition.
Yoshikazu Nakaji dont les quatre cours donnés en avril-mai au Collège de France sont à présent tous disponibles en version vidéo et audio (voir notre entretien).
On remarquera que dans la première proposition de domaine à explorer on évoque de récentes contributions sur Mérat et Bouchor. La contribution sur Mérat est celle de Yves Reboul Mérat le Voyant publiée dans Rimbaud poéticien. La contribution sur Bouchor est celle publiée sur notre blog grâce à la lettre inédite communiquée par Yves Jacq.
Liste des sujets sur lesquels les communications doivent porter :
1) Ce qu’a lu Rimbaud. Comme le montrent de récentes contributions sur Mérat ou Bouchor, les « célébrités de la poésie moderne » (Leconte de Lisle, Mendès, Aicard, Dierx) peuvent encore réserver des surprises. Le nom d’Edgar Poe apparaît dans un manuscrit retrouvé récemment. Les lettres à Izambard et à Demeny contiennent des listes de livres, l’Album zutique, un répertoire d’auteurs.
2) La presse, régionale (Le Progrès des Ardennes, Le Nord-Est) ou parisienne, disponible à la bibliothèque de Charleville à l’époque de Rimbaud.
3) La scolarité de Rimbaud, programmes, manuels et enseignants.
4) Les témoins. On sait peu de choses sur Izambard, Delahaye, Demeny, Bretagne, ou sur certains des amis parisiens de Rimbaud, comme Blémont, Valade ou Cabaner.
5) Les genres. Quel sens Rimbaud donne-t-il au mot « fantaisie » ? Qu’est-ce qui, à ses yeux, distingue « fantaisie » et « satire » ? Qu’est-ce qu’un « chant », un « chant de guerre », un « chant pieux » ? Qu’est-ce qui différencie une « ariette » d’une « romance », une « romance » d’une « chanson » ? À quels genres ressortissent Les Déserts de l’amour, les proses que nous appelons « évangéliques », et la Saison, dans son ensemble et dans ses différentes parties ?
6) Les nouveaux modèles interprétatifs. Le moment est venu de faire l’histoire du Rimbaud « textuel » des années 1960-1980. Les années 1980-1990 ont vu le triomphe de la lecture interprétative, de l’explication de texte et de la recherche intertextuelle. Peut-on fonder une nouvelle « herméneutique » rimbaldienne ? Les acquis récents de la rhétorique et de la linguistique sont-ils en mesure d’éclairer les particularités du discours rimbaldien ?
7) La science, l’histoire, la géographie. Le philomathe avait dans son « stock d’études » certaines des compétences de l’ingénieur, de l’architecte, de l’urbaniste, du botaniste, du chimiste, dont il fait usage dans sa poésie. La question du rapport avec l’histoire et les historiens n’est pas épuisée. La géographie n’a guère jusqu’ici suscité d’intérêt.
8) L’étude des contextes politiques, géographiques et ethnographiques, en Afrique et en Asie, permettrait de mieux comprendre ce que dit Rimbaud, dans sa correspondance, des diplomates, commerçants et explorateurs français ou italiens.
Pour les propositions de communications : voir le site fabula.
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