jeudi 7 juillet 2022

Rencontre avec les nièces d'Arthur Rimbaud

 

Archives de l'INA 1954

Les archives de l'INA présentent un document intéressant qui date de 1954 : une rencontre avec les nièces de Rimbaud.

Madame TESSIER et madame LECOURT, toutes deux nièces d'Arthur Rimbaud, racontent leur enfance et leur adolescence au couvent où elles ignoraient tout des écrits de leur oncle. Elles parlent de la méchanceté de leur grand mère qu'elles n'ont pratiquement jamais vue sauf pour être conduites au couvent, puis expliquent peu connaître l'oeuvre de leur oncle et réagissent à la lecture d'un extrait du Bateau ivre.

4 commentaires:

  1. Plutôt que de courir après les droits d'auteur de l'oncle, les nièces auraient sans doute été plus heureuses en affaires en attaquant la succession de la grand-mère avant 1910. Car lorsque Rimbaud retourne à Roche l'année de sa mort (1891), il n'est pas accueilli chez sa mère... mais chez sa soeur Isabelle. Quelques années plus tôt en effet (avant 1890), la maison de Roche avait été cédée par la mère à sa fille Isabelle, moyennant un prix que, de toute évidence, Isabelle, sans revenus, ne pouvait débourser. Avec l'assentiment, non pas des grands héliotropes, mais d'un notaire d'Attigny... pour le moins complaisant. Car l'acte notarié est édifiant : madame Rimbaud mère indique simplement qu'elle a déjà reçu, au moment de l'acte, le règlement de la vente en espèces des mains de sa fille... Arthur Rimbaud avait indiqué à sa mère les années et mois précédents qu'il n'était pas intéressé par la ferme, et qu'il ne fallait pas compter, s'il y revenait, qu'il y restât. Madame Rimbaud mère avait donc pris ses dispositions en conséquence. Les mutations de cette maison familiale des Rimbaud-Cuif de Roches sont toutes très intéressantes. Par exemple, on dit que l'oncle aîné, Charles Félix, frère de Madame Rimbaud, revient à Roche en 1854 sans avoir donné signe de vie durant une dizaine d'années. C'est absolument impossible... Car quand son frère cadet achète la ferme quelques années plus tôt, il ne l'achète pas à son père, mais à son père, sa soeur et son frère en indivision : Charles Félix avait donc dû donner son accord, sinon la vente ne pouvait se faire. (En effet, la ferme avait été achetée par le grand-père à l'arrière-grand-père alors qu'il était déjà mariée et signait Cuif-Fay ; la mère née Fay, grand-mère maternelle d'Arthur Rimbaud, détenait donc 50% de la ferme compte tenu du régime matrimonial retenu - communauté réduite aux acquêts - ; comme la grand-mère Fay était décédée des suites de l'accouchement de son deuxième fils (troisième enfant), chacun des 3 enfants était donc propriétaire, dès l'enfance, de la ferme pour 1/6e - puisqu'ils venaient à la succession de leur mère chacun pour un tiers -, dont le fils aîné Charles-Félix, la mère de Rimbaud, Vitalie, et le fils cadet). FD

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    1. Merci beaucoup pour ces informations très intéressantes. Je suis à votre disposition si vous voulez publier vos documents, notamment l’acte notarié. Il y a un passage que je ne comprends pas : « il ne l'achète pas à son père, mais à son père, » Vous voulez dire frère ?

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  2. Il ne l'achete pas à son pere seul, mais à une indivision qui regroupe son pete, sa soeuret son frere (aîné). Oui je vous l'envoie dès que je le retrouve. Il y a notamment une description de la ferme de Roche qu'il faudrait croiser avec celle de la jeune Vitalie dans ses cahiers. FD

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  3. Merci. Nous attendons avec beaucoup d'intérêt vos documents!

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