CADN archives. DR. |
La lettre du mercredi 12 octobre 1887 de Rimbaud au Vicomte de Petiteville, Consul de France à Beyrouth, (Pléiade p.609) se trouvait au ministère des Affaires étrangères de cette ville. On raconte ici la découverte de cette lettre.
En 1930 Henri Hoppenot découvrait dans un article du Mercure de France : intitulé « nouveaux documents sur Rimbaud » que Marguerite-Yerta Méléra parlait incidemment d’une lettre « du consulat de France en Syrie, qui donnait des renseignements et des conseils pour l’élevage des mulets que Rimbaud -en octobre 1887- songeait à entreprendre ».
Comme il était à cette époque conseiller politique du Haut-Commissariat de la république à Beyrouth, il s’occupa de faire rechercher cette lettre que mentionnait Mme Méléra aux archives du consulat de France au Liban. On la retrouva et on lui confia cette lettre. Cependant il ne la publia que 17 ans plus tard grâce à son ami Georges Blin qui confiait des articles pour une revue de poésie et de littérature, la revue Fontaine.
Collection JB. |
C’est dans cette revue que la lettre fut publiée avec un fac-similé en 1947.
Collection JB. DR. |
Cependant l’autographe disparut pendant longtemps avant de réapparaître curieusement dans une vente à Drouot en 2004 . Elle fut récupérée la même année par les archives du ministère des Affaires étrangères. Elle se trouve actuellement au centre des Archives diplomatiques de Nantes qui nous a donné aimablement l’autorisation de la publier sur ce blog. Dans sa présentation de la lettre Henri Hoppenot écrivait : « Telles quelles, ces lignes n’ajoutent rien à notre connaissance de leur auteur. Est-ce par suggestion que j’y crois percevoir à travers la coulée de la phrase et la résonance de certains mots, l’écho mourant du langage renoncé ? »
Mme Méléra n’a pu connaître l’existence de cette lettre que dans les papiers de Berrichon qui cependant ne l’avait pas publiée dans sa correspondance. Ce n’était possible qu’avec la réponse du consul de Beyrouth du 3 décembre 1887 qui mentionnait la date de l’envoi de Rimbaud. Le manuscrit de cette lettre du 3 décembre se trouve au musée Rimbaud.
Pour conclure, sans Mme Méléra, si critiquée pour sa biographie de Rimbaud de 1930, on n’aurait vraisemblablement jamais retrouvé cette lettre.