samedi 30 novembre 2013

Novembre à Venise, clôture du colloque Rimbaud, par Jacques Bienvenu

Venise, le samedi 30 novembre 2013.


Magnifique succès du colloque Rimbaud organisé par Olivier Bivort professeur à l'Université Ca' Foscari de Venise ! C'était vraiment une idée de génie d'organiser dans ce lieu merveilleux, une manifestation sur Rimbaud. La salle était bondée le premier jour (environ 70 personnes) ce qui est remarquable pour un colloque universitaire qui s'adresse  à un public de spécialistes et d'étudiants. Beaucoup de jeunes gens dans l'assemblée. Je rends compte brièvement, par quelques images la fin du colloque suivi d'une sympathique discussion. 

Le palais Foscari vue du Grand Canal.



Le Grand Canal vu de la salle de conférence.

Dernière séance du Vendredi 29 à 15H.


Aurélia Cervoni, André Guyaux, Michel Murat, Adrien Cavallero

Pendant la discussion de clôture, de droite à gauche au premier rang : Yoshikazu Nakaji,Yves Reboul, Olivier Bivort, Henri Scepi, Dominique Combe, Seth Whiden.

lundi 18 novembre 2013

Les manifestations du 20 octobre et du 7 novembre autour de Rimbaud à Charleville et Marseille, par Alain Tourneux.


En juin dernier la ville chinoise de Nanchong organisait un colloque consacré à Arthur Rimbaud, cela en lien avec l'Université de l'Ouest de la Chine, la ville de Charleville-Mézières et son musée Rimbaud y étaient étroitement associés, ce sont les accords existants entre la Province du Sichuan et la Région Champagne-Ardenne qui ont facilité ce partenariat qui sera amené à se  poursuivre.

De nombreux récitants de l'œuvre d'Arthur Rimbaud étaient présents à cette occasion.

                     Lecture par un poète chinois, grand admirateur de Rimbaud.


C'est dans cette logique que la publication d'une nouvelle traduction en chinois des poèmes d'Arthur Rimbaud a été alors annoncée et qu'elle a été présentée à Charleville-Mézières le 20 octobre dernier,  jour anniversaire. A cette occasion Mme Jie Wang qui a traduit un choix de  poèmes (*) comme elle l'avait déjà fait pour l'œuvre de Baudelaire avait convié de nombreux amis rimbaldiens. Beaucoup d'entre eux ont découvert la ville à cette occasion, le projet du nouveau musée Rimbaud a également été dévoilé à cette occasion.


(*) Rimbaud, le météore de la poésie française, traduction de Jie Wang, préface de Claude Jeancolas (éditions Castor & Pollux /2013).Récente traduction de poèmes de Rimbaud, Mme Jie Wang est la première femme à avoir traduit l'œuvre du poète en chinois.

Quelques jours plus tard, le 7 novembre, c'est à Marseille qu'il était question d'Arthur Rimbaud, de Charleville du nouveau musée. en effet grâce à la grande implication de Jacques Bienvenu l'Hôpital de la Conception a accepté d'organiser une conférence ayant pour titre "Rimbaud, Charleville, Marseille et l'Orient", les trois principaux acteurs en  ont été Marie-Anne Bardey, Jacques Bienvenu et Alain Tourneux.
Cette présentation qui se voulait grand public a permis de réunir une centaine de personnes dans l'auditorium Arthur Rimbaud de l'Hôpital, il faut souligner la qualité de l'écoute et l'excellence de l'accueil réservé par l'administration hospitalière qui avait largement communiqué autour de cette soirée.

On aperçoit dans l'encadrement de la porte, sur fond bleu, les visages de Jacques Bienvenu et Alain Tourneux, avant la conférence.

A priori il n'y avait pas eu de manifestation consacrée à Arthur Rimbaud à l'Hôpital de la Conception depuis la pose de la plaque en 1946  dans l'ancien établissement.


La plaque apposée en 1946 à l'Hôpital de la Conception a été déplacée lors de la reconstruction de l'établissement, elle figure aujourd'hui dans l'amphithéâtre Arthur Rimbaud.

                  Marie-Anne Bardey devant le portrait de son grand oncle Alfred.
                         

                                      Alain Tourneux qui a débuté la conférence.

                     Jacques Bienvenu devant une photographie de Marseille en 1890.

Marie-Anne Bardey, Jacques Bienvenu et Alain Tourneux aux Arcenaulx après la conférence

Ainsi Marseille, capitale européenne de la culture pour 2013 n'aura pas oublié Arthur Rimbaud en cette date proche du 10 novembre, autre date anniversaire.


Mise à jour 20/11/2013 : Les trois photographies qui représentent les  conférenciers sont de Fabrice Massot qui est l'auteur d'un portrait peint de Rimbaud accroché au fond de l'amphithéâtre et que nous reproduisons ci-dessous. 

          Rimbaud d'après une photographie de Carjat,
© Fabrice Massot.
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samedi 16 novembre 2013

Colloque Rimbaud à Venise, 28 - 29 novembre 2013.



                                                       
Jeudi  28 novembre 2013

9h30
Saluti della Direttrice del Dipartimento di Studi
Linguistici e Culturali Comparati
Anna Cardinaletti

Presentazione del convegno
Olivier Bivort
Matinée sous la présidence de Yoshikazu Nakaji
10h
Dominique Combe (Sorbonne nouvelle, ENS)
Rimbaud poéticien ?
Henri Scepi (Sorbonne nouvelle)
Rimbaud : poésie objective
pause
11h30
Yann Mortelette (Brest)
Rimbaud et la poétique parnassienne
Yves Reboul (Toulouse)
Mérat le Voyant
discussion
Après-midi sous la présidence de Jean-Luc Steinmetz
15h
Yoshikazu Nakaji (Tokyo)
Rimbaud autocritique
Hermann Wetzel (Regensburg)
La poétique de Rimbaud est-elle à la hauteur
de ses poèmes ?
pause
16h30
Andrea Schellino (Firenze)
Bruit et harmonie des Illuminations
Maria Emanuela Raffi (Padova)
Départ : des rumeurs et des bruits

Vendredi 29 novembre 2013

Matinée sous la présidence de Michel Murat
9h30
André Guyaux (Paris-Sorbonne)
Les avatars du moi
Jean-Luc Steinmetz (Nantes)
Le Rimbaud des hallucinations
pause
11h
Mario Richter (Padova)
Autour de la poétique de la Beauté dans
Une saison en enfer
Seth Whidden (Villanova)
Le sacré dans Alchimie du verbe
discussion
Après-midi sous la présidence d’André Guyaux
15h
Michel Murat (Paris-Sorbonne, ENS)
La « puissance d’ironie » de Rimbaud
Aurélia Cervoni (Paris-Sorbonne)
Les « sophismes » de Rimbaud
pause
Adrien Cavallaro (Paris-Sorbonne)
Pour une poétique de la formule rimbaldienne
au xxe siècle
discussion et clôture du colloque

samedi 9 novembre 2013

La dernière trace du passage de Rimbaud à Charleroi n’a pas résisté à la promotion immobilière, par André Guyaux


DR

Voir la façade ci-dessus, à droite.

La façade de ce qui fut la « Maison verte » vient de tomber sous les coups de pioche des démolisseurs. Célébrée par Rimbaud dans deux sonnets datés d’octobre 1870 : Au Cabaret-Vert et La Maline, et dans un poème de mai 1872, Comédie de la soif, où il l’appelle « l’Auberge verte », l’établissement se trouvait sur l’actuelle place Émile Buisset, dans une maison construite en 1851, dont la sobre et belle architecture néoclassique méritait à elle seule moins de brutalité. Il existe une photographie datant de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe, montrant le bâtiment et son enseigne[1].

Rimbaud a fait trois séjours à Charleroi : en août 1870, en octobre de la même année, puis, avec Verlaine, en juillet 1872. En août 1870, il fuit Charleville, sa ville natale, dans le but de rejoindre Paris. Pour des raisons liées à la guerre, la ligne de chemin de fer la plus directe pour Paris et qui passe par Reims, est coupée. Mais Rimbaud sait qu’il peut rejoindre la Belgique et prendre à Charleroi un train pour Paris. Sans doute a-t-il pris le train de Charleville jusqu’à Givet et poursuivi à pied jusqu’à Charleroi. Il quitte Charleville le 29 août et reprend le train de Charleroi pour Paris le 31. Il a de quoi acheter un billet pour Saint-Quentin, à mi-parcours. Interpellé à la gare du Nord à Paris, il passe quelques jours en prison. Georges Izambard, son professeur au collège de Charleville, vient le délivrer. Il séjourne quelque temps à Douai, la ville d’Izambard, puis rentre à Charleville, d’où il repart aussitôt pour Charleroi, au tout début d’octobre. Il ne s’agit plus à ce moment de gagner Paris : Charleroi est le but du voyage. Au collège de Charleville, il a croisé Jules Bufquin des Essarts, fils du directeur du Journal de Charleroi, Louis-Xavier Bufquin des Essarts. Il voudrait s’y faire embaucher et devenir journaliste. Il est reçu à dîner dans la famille des Essarts, mais ses propos non-conformistes choquent. Le lendemain, il est éconduit. Il rejoint Bruxelles et de là à nouveau Douai.
           
Rimbaud aura seize ans le 20 octobre de cette année 1870. Il est à la croisée des chemins. Il ne sera pas journaliste. Mais il est poète. Il l’a écrit à Théodore de Banville, le 24 mai, dans une lettre accompagnée de trois poèmes. L’un d’eux dit son désir de liberté :

                            Par les beaux soirs d’été, j’irai par les sentiers,
                            Picoté par les blés, fouler l’herbe menue.

À Charleroi, le fugueur vit un moment de quiétude qui devient un ressourcement. Les lieux fermés de sa ville natale – la famille, l’école – lui sont hostiles. C’est du moins de cette manière qu’il le ressent. Charleroi lui offre d’hospitalité dans l’espace d’une petite brasserie ou d’un bistrot, où il se restaure :

Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi
– Au Cabaret-vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

L’image se fixe. Quand en mai 1872 il se joue la « comédie de la soif », il se souvient avec nostalgie de « l’auberge verte » comme d’un lieu désormais inaccessible :

Et si je redeviens
Le voyageur ancien
Jamais l’auberge verte
Ne peut bien m’être ouverte.

Dans le symbolisme des couleurs, qui féconde la poésie de Rimbaud, le vert est le chromatisme déterminant : c’est la couleur de l’eau de mer qui mouille le bateau dans Le Bateau ivre :

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres
L’eau verte pénétra ma coque de sapin.

C’est la couleur des « vibrements divins des mers virides » dans le sonnet des Voyelles, et celle des « fronts studieux », car le cerveau peut recréer le monde, sa verdeur, sa vigueur.
            
Parvenu à Charleroi après avoir traversé les Ardennes, Rimbaud entre à la Maison verte, parce qu’elle est à proximité de la rue du Collège, où il va rencontrer Louis-Xavier Bufquin des Essarts, et parce qu’elle est verte. Un architecte d’intérieur, improvisé sans doute, a eu cette idée, facétieuse et moderne, de tout peindre en vert dans cette petite auberge, où le jambon et « la fille aux tétons énormes » offrent sur le fond vert un appétissant contraste.
          
La ville de Charleroi n’avait jamais fait grand cas de ce lieu de mémoire. Désormais, il il n’existe plus. On aurait pu espérer un sursaut, voire un tournant dans l’urbanisme carolorégien, qui s’est souvent distingué par de déplorables destructions. On peut d’autant plus le regretter qu’un regain d’intérêt se manifeste en Europe pour le patrimoine littéraire. Une « Fondation Rimbaud et Verlaine » vient d’être créée à Londres. Son siège est la maison, que l’on a pris soin de préserver, où Verlaine et Rimbaud ont vécu à l’automne 1872. Son but est d’encourager la création poétique contemporaine. Le musée Rimbaud de Charleville fait peau neuve : un grand cabinet d’architecte est chargé de repenser l’espace intérieur du « Vieux Moulin ». En 2015, une importante exposition consacrée à Verlaine s’ouvrira à Mons.


                                              
Cet article a été publié, le 28 octobre 2013, dans La libre Belgique, mais n'a pas été mis en ligne sur le site du journal.


[1] Cette photographie a figuré à l’exposition du centenaire de la mort de Rimbaud, en 1991, au musée d’Orsay. Elle est reproduite dans le livre de Bernard Bousmanne, Reviens, reviens, cher amiRimbaud-Verlaine, l’affaire de Bruxelles, Calmann-Lévy, 2007, p. 47.

vendredi 8 novembre 2013

Un mot et une photo


Jacques Bienvenu pendant son intervention sur Rimbaud à Marseille. Debout, devant la porte, Alain Tourneux.

Un mot et une photo sur la soirée d'hier à  l' hôpital de la Conception à Marseille  qui a été un succès sur tous les plans. Un seul problème technique : mon appareil photo a donné des images en noir et blanc. Elle sont au diapason des photographies anciennes provenant pour la majorité du Musée Rimbaud et de la collection Marie-Anne Bardey. J'ai demandé à Alain Tourneux de faire un petit compte rendu sur la manifestation au Musée Rimbaud du 20 octobre et sur celle de Marseille du 7 novembre car il était présent pour ces deux dates rimbaldiennes. Avec sa gentillesse habituelle, il me l'a promis. Mais je sais qu'il est très occupé et je souhaite vivement qu'il ait le temps de le faire pour Rimbaud Ivre.
JB