lundi 20 avril 2020

Rimbaud et le confinement

RESTEZ CHEZ VOUS

Au moment où Rimbaud écrit ses fameuses lettres du Voyant en Mai 1871, Paris est en pleine guerre civile. Dans les lettres du Voyant, Rimbaud expose sa conception de la poésie qui se mêle inextricablement à la révolution de la Commune. Il avait l’espoir que cette révolution changerait tout et que les poètes pourraient s’exprimer. C’est au moment des grands bouleversements, des crises importantes que les poètes sentent les évènements et deviennent des prophètes. 

Le confinement était insupportable pour Rimbaud. Il avait été enfermé dans un grenier à 12 ans par sa terrible mère s’il faut en croire un de ses poèmes. L’autorité de cette mère fut une des causes de son désir de s’évader. C’est ce qu’il fit lors de ses fugues en 1870. Comme il le disait lui-même, il adorait la « liberté libre ». Bien que brillant élève il ne supportait plus d’ être confiné dans son lycée. Il rêvait de faire connaître sa poésie et voulait vivre à Paris. Le rôle de Verlaine qui l’avait hébergé chez lui fut capital dans son évolution poétique. Ils firent tous les deux une sorte de fugue en Belgique et en Angleterre. Le seul confinement qu’on lui connaît à son retour en France est la rédaction d’Une saison en enfer qui eut lieu dans le grenier de Roche. La suite de sa vie est une longue série de voyages qui ne sont en fait que le prolongement des fugues de son adolescence.

Ce qui caractérise Rimbaud en dehors de son génie poétique est cette volonté de toujours partir, homme aux semelles de vent, d’explorer de nouvelles contrées. Sur sont lit d’hôpital à Marseille, son ultime et plus dur confinement,  il regrettait le temps où il était valide : « Où sont les courses à travers monts, les cavalcades, les promenades, les déserts, les rivières et les mers. »

Le confinement fut certainement insupportable à Arthur Rimbaud. Il a vécu comme il a voulu. Il se voulait libre, mais il y avait un prix à payer pour cette liberté et ce refus d’une vie confinée. Les lettres à sa famille où il se plaint le montrent.

samedi 18 avril 2020

Rimbaud ivre censuré !

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En consultant mon blog ce matin j’ai observé avec surprise que dans mon dernier article sur Les Éffarés une photo avait été censurée et on pouvait voir à la place un gros sens interdit. J’avais pris cette photo sur Wikipédia où elle se trouve comme on peut le constater. La mention DR était bien visible.

J’aimerais savoir pour quelle raison cette image a été censurée. Merci de me le dire, car cette censure est venue sans explication. J'aurais dû laisser cette image censurée pour qu'on puisse la voir, mais je l'ai enlevé un peu rapidement quand je l'ai vue pour des raisons esthétiques.

mardi 14 avril 2020

Les Éffarés, Murillo et Ribot

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Le jeune mendiant, Murillo. DR.

Nous avons parlé récemment des Éffarés de Rimbaud, le poème préféré de Verlaine. Selon lui l’art le plus proche de ce poème était la peinture, un « petit cuadro » écrivait-il dans les Poètes maudits. Il citait Goya, mais on a pas assez remarqué qu’il avait parlé de Murillo qui est justement, plus que Goya, un peintre des enfants pauvres. En tête de cet article nous avons placé Le jeune Mendiant .

Armand Silvestre dans son article sur les Vilains Bonshommes, en 1887, commente ainsi les Éffarés : « N’est-ce pas d’une jolie peinture et rappelant la palette de Ribot ? » 

On connaît moins  Ribot que Murillo ou Goya. Voici une peinture qui pourrait illustrer le commentaire d’Armand Sylvestre :
Scène de cuisine, Théodule  Augustin Ribot. DR.

À noter que Théodule Augustin  Ribot  était un grand ami de Fantin-Latour et d’Armand Silvestre. Il a pu assister aux dîners des Vilains Bonshommes et a pu aussi connaître le Coin de table de Fantin. Des recherches pourraient être entreprises à ce sujet.