jeudi 7 mai 2015

Actualité

Photo JB

Actualisé le 9 mai à 22 H 05

Du monde à la Maison de la poésie à Paris pour la seconde projection du  film "Rimbaud, le roman de Harar" qui a eu lieu le mercredi 6 mai à 21H.

Le titre du film de Jean-Michel Djian est un peu trompeur car il consiste en un habile montage d'entretiens sur Rimbaud, certains récents, d'autres issus d'archives visuelles. Quelques belles images du Harar sont néanmoins montrées au début de ce court métrage. Comme l'a dit Jean-Michel Djian en introduction à la séance du 6 mai, le parti pris est d'entrer dans l'oeuvre de Rimbaud par son « silence ». Ce n'est pas un mauvais choix. L'ensemble des entretiens vaut par la diversité des opinions exprimées qui se répondent l'une et l'autre tout au long de ce court métrage. On ne pourra citer tous les intervenants et on ne donnera qu'une sélection brève des commentaires.

Pour Claude Jeancolas la quête du salut chez Rimbaud est l'essentiel de sa vie. Il rompt avec l'idée actuelle que le poète est athée et il trouve au contraire que c'est un être spirituel. Alain Tourneux nous parle des ouvrages techniques de Rimbaud reconstitués en bibliothèque au Musée de Charleville. Il connaît bien l’Éthiopie aussi, ayant fait un voyage au Harar avec Claude Jeancolas et le regretté Jean-Michel Cornu de L'enclos.

Philippe Sollers, égal à lui même, parle avec emphase des poèmes de Rimbaud qu'il cite. Il dit : « Rimbaud était très beau, vous savez, oh oui, très très beau et voilà comment on fait un mythe avec des photos ». Un intervenant éthiopien signale très opportunément que le mot Éthiopie est mentionné 33 fois dans la Bible dans laquelle les noirs sont précisément des éthiopiens. On découvre avec plaisir le poète britannique Kenneth White qui connaît bien Rimbaud, mais on regrette qu'un intervenant confonde la lettre de Paul Bourde avec celle de Laurent de Gavoty.

Alain Borer, très présent tout au long du documentaire, donne une belle conclusion sur l'oeuvre de Rimbaud : « les poèmes de 1872 marquent le moment où la langue française atteint son plus haut degré de légèreté, fluidité et beauté ».

Peut-être, pour donner la parole à toutes les opinions on a droit à une intervention de Charles Dantzig inconnu des amateurs de Rimbaud qui est, dit-il, un « sphinx sans secret » en ajoutant que son oeuvre que l'on peut trouver pour trois euros « c'est pas beaucoup plus long à lire qu'un tweet » (!). Je n'aurais pas cité ce passage franchement ridicule et dérisoire si Charles Dantzig n'était pas l'éditeur du livre que  Jean-Michel Djian va publier prochainement sur Rimbaud.  Côté archives, voici une bonne surprise : un passage avec Jean Louis Bory toujours plein d'humour. Jean-Jacques Lefrère figure hélas, à présent, dans les archives pour les raisons que l'on sait. On le voit assez peu dans une ancienne émission avec Bernard Pivot.

Le documentaire est incontestablement une réussite qui donnera envie de lire Rimbaud. Néanmoins, j'ajouterai une remarque personnelle. Je déplore que la trop fameuse photographie de Rimbaud à Aden soit montrée deux fois et donc en quelque sorte consacrée. Le public ne sait pas que la dernière authentification « scientifique » de Brice Poreau n'a aucune valeur. Il convient absolument de le dénoncer avec force, comme je le fais depuis un moment, et ce n'est pas fini, car on est très loin d'une simple anecdote.

On verra ce documentaire sur FR3 le 15 juin. À ne pas rater !

JB


5 commentaires:

  1. J'étais là le 6 mai. Je serai contente de le revoir en juin.
    Nadine

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  2. Merci pour votre message. J'en profite pour signaler que je viens de corriger quelques coquilles présentes dans ce que vous avez lu.

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  3. J'ai reçu ce matin un message qui a disparu après la mise à jour de mon smartphone. J'en suis désolé. La personne trouvait qu'il n'y avait pas assez de vues, trop de noms, et que le film était un peu léger. Merci de bien vouloir renouveler si possible ce message.

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  4. Je vous trouve bien méprisant envers Charles Dantzig, qui n'est pas une personnalité complètement insignifiante dans le domaine littéraire.

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  5. Merci pour votre message. Ce sont les propos de M. Dantzig que je trouve méprisants à l'égard de l'oeuvre de Rimbaud.

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