samedi 17 juin 2023

Histoire d'un carnet de Rimbaud, partie 2

 

Voir la partie 1 ici


On entendit plus parler du carnet de Rimbaud jusqu’en novembre 1988 où il apparut dans la collection de Jacques Guérin avec le titre suivant :


Manuscrit autographe de sa première œuvre. 58p.in-16. Reliure cartonnée toile noire. Joint L.A.S de Paterne Berrichon. Paris 20 juin 1922.2p.in-8et 2L.A.S. et MS aut.sign. de Jules Mouquet1934-1935,7p.in8



Ainsi 34 ans après l’article de Petitfils et celui des surréalistes on admettait à nouveau que le poème de Scarron était le manuscrit autographe de la première œuvre de Rimbaud ! On  reprenait les conclusions de Jules Mouquet qu’il avait exposées dans le brouillon de son article.


L’ensemble du carnet, des lettres de Berrichon et de Mouquet fut offert généreusement par le collectionneur Guérin au musée Rimbaud de Charleville.


Dans un article d’hommage à Pierre Petitfils « Documents rimbaldiens » Parade Sauvage 6, juin 1989, Steve Murphy écrit que l’attribution à Rimbaud est graphologiquement précaire et il annonce que Parade Sauvage publiera l’intégralité de la documentation et fera le point de ces incertitudes. Cependant la mise au point annoncée n’aura jamais lieu, néanmoins, il publiait la première page du carnet. 


Premier feuillet du carnet. PS 6

Pourtant l’écriture de Rimbaud est bien attestée. Le carnet provenait de Berrichon qui connaissait bien l’écriture de Rimbaud et Jules Mouquet, même s’il s’est trompé sur Scarron, avait bien reconnu l’écriture de Rimbaud qu’il connaissait parfaitement.Il aurait publié en tête d’un livre sur Rimbaud le premier feuillet. Mais je n’ai pas réussi à le vérifier. Il pourrait s’agir de son livre : « Verlaine raconté par Rimbaud ».


Aucune édition actuelle de Rimbaud ne mentionne ce carnet dans ses œuvres complètes, même pas dans les œuvres attribuées. Pourtant il s’inscrirait bien entre le Cahier des 10 ans et la grammaire qu’il avait annotée.


Un autre mystère existe pour la lettre de Mouquet que signale Pettitfils et le catalogue Guérin. Il existerait à la fin du carnet des mots au crayon « Vitalie Rimbaud à Charleville ». Or l’ensemble du carnet du musée que j’ai pu consulter ne comporte pas cette mention de Vitalie. 

Quoi qu’il en soit on connaît l’écriture de Vitalie et l’écriture du carnet n’est pas la sienne.

Le but de notre article est de faire réapparaître ce carnet de Rimbaud qui avait disparu de tous les commentaires.

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